Le site souterrain d'enrichissement de Fordo, difficile a détruire par une action militaire, fait partie des «lignes rouges» de l'Iran, a déclaré un responsable iranien cité dimanche par les médias locaux.

Les grandes puissances «peuvent poser des conditions comme la fermeture de Fordo, mais très certainement Fordo ne sera pas fermé», a déclaré Allaeddine Boroujerdi, chef de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, cité par l'agence Mehr.

Le site d'enrichissement d'uranium de Fordo a été construit sous une montagne dans la région de Qom, à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran. Selon les experts, sa profondeur rend difficile toute attaque pour le détruire.

Il compte près de 3000 centrifugeuses, dont environ 700 sont actuellement en activité pour enrichir l'uranium à 20 %.

Lors de réunions en février et en avril, le groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) avait proposé que l'Iran suspende l'enrichissement d'uranium à 20 % et limite ses activités d'enrichissement à Fordo, en échange d'une atténuation de certaines sanctions sur le commerce de l'or et le secteur pétrochimique.

L'Iran et le groupe 5+1 ont repris à la mi-octobre leurs négociations à Genève, où ils doivent encore les poursuivre les 7 et 8 novembre. Une réunion d'experts des deux parties est prévue à la fin de cette semaine à Vienne pour préparer cette nouvelle rencontre de Genève.

L'enrichissement d'uranium que l'Iran tient fermement à réaliser sur son sol est au coeur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que Téhéran, malgré ses dénégations, cherche à obtenir de l'uranium à 90 % pour un usage militaire.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a menacé à plusieurs reprises ces dernières semaines de mener une action militaire, sans même l'aval des États-Unis, contre le programme nucléaire iranien.

«Nous avons créé les conditions pour que les États-Unis et le régime sioniste ne pensent plus à attaquer nos sites nucléaires. Nos missiles sont dissuasifs. Nous n'avons pas de visées agressives dans la région, mais Fordo fait partie de nos lignes rouges», a répliqué M. Boroujerdi dimanche.