Les États-Unis ont salué mercredi l'approche plus sérieuse à leur sens dont l'Iran a fait preuve dans les discussions mardi et mercredi à Genève sur son programme nucléaire, admettant toutefois l'absence de «percée» dans ces pourparlers.

Le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney a qualifié d'«utile» l'exposé de Téhéran sur son programme nucléaire et estimé qu'il avait traduit une approche «sérieuse et substantielle dont nous n'avions pas été les témoins dans le passé».

«Toutefois, personne ne devrait s'attendre à une percée du jour au lendemain», a expliqué M. Carney, notant qu'il s'agissait de «questions compliquées, techniques» et que les relations entre Téhéran et ses interlocuteurs restaient marquées par les conséquences de décennies de méfiance.

«C'est toujours à l'Iran de respecter ses obligations internationales» en matière nucléaire, a insisté le porte-parole.

Son homologue du département d'Etat, Jennifer Psaki, a également reconnu qu'il n'y avait pas eu de «percée», mais que les États-Unis étaient «suffisamment satisfaits pour avoir programmé» de nouvelles réunions techniques et un nouveau cycle de négociations début novembre.

Elle a précisé également qu'il restait des «désaccords» entre les grandes puissances et l'Iran sur l'opportunité ou non de «lever des sanctions» contre Téhéran.

«Aucune sanction n'a été levée», a assuré Mme Psaki, refusant cependant de dire si la négociatrice américaine, la sous-secrétaire d'Etat Wendy Sherman, redemanderait au Congrès de surseoir à prendre de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Mme Sherman avait en effet demandé il y a dix jours aux parlementaires américains d'attendre les résultats des négociations de Genève avant d'éventuellement punir de nouveau l'Iran.

Lors de discussions mardi et mercredi à Genève entre le groupe dit «5+1» (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, plus l'Allemagne) et l'Iran, Téhéran a dit accepter le principe d'inspections-surprise de ses sites nucléaires, une demande de Washington.

Une prochaine réunion se tiendra à Genève les 7 et 8 novembre.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé que ces négociations avaient apporté l'espoir d'«un début de nouvelle phase dans nos relations», alors que l'arrivée cet été à la présidence iranienne du modéré Hassan Rohani a provoqué un début de dégel avec les capitales occidentales.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de cacher un volet militaire sous couvert de son programme nucléaire civil --ce que Téhéran dément. Ils s'inquiètent de la possibilité pour Téhéran d'enrichir l'uranium à un niveau suffisant pour fabriquer une bombe atomique.

En août 2005 l'Iran avait repris ses activités d'enrichissement d'uranium, suspendues quelques mois, et depuis a régulièrement accru le nombre de ses centrifugeuses et la quantité d'uranium traité, arguant de son droit à un programme nucléaire civil, dans le cadre du traité de non-prolifération nucléaire dont il est signataire.