L'Iran et le Royaume-Uni, dont les relations diplomatiques directes sont rompues depuis fin 2011, vont échanger des chargés d'affaires en vue «d'une éventuelle réouverture» des ambassades des deux pays, a annoncé mardi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.

«J'ai expliqué» au chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, «que nous étions favorables à des contacts plus directs et à une amélioration de nos relations bilatérales», a déclaré M. Hague devant les députés à Londres. «Nous avons accepté que nos deux pays nomment désormais un chargé d'affaires non-résident chargé de rétablir des relations (...) en vue d'une éventuelle réouverture de nos ambassades», a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni a fermé son ambassade à Téhéran après la mise à sac du bâtiment en novembre 2011 par des manifestants qui protestaient contre l'annonce de nouvelles sanctions de Londres contre Téhéran en raison de son programme nucléaire.

L'ambassade d'Iran à Londres avait également été fermée. Toutefois, les deux pays n'ont pas formellement rompu leurs relations diplomatiques.

Oman représente actuellement les intérêts iraniens en Grande-Bretagne et la Suède est chargée des intérêts britanniques en Iran.

Mardi, M. Hague a précisé s'être entretenu avec son homologue iranien à deux reprises à New York en septembre, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, et au téléphone lundi.

«Il est évident que le nouveau président (iranien Hassan Rohani, élu en juin) et les ministres en Iran se présentent et présentent leur pays sous un jour bien plus positif que dans un passé récent. Il n'y a pas de doute que le ton des réunions avec eux est différent», a encore estimé M. Hague.

«Nous devons tester la sincérité du gouvernement iranien et il est important que nos canaux de communication soient ouverts pour cela», a-t-il ajouté.

En raison du «sérieux revers» enregistré fin 2011, «les progrès dans nos relations bilatérales ont besoin d'avancer pas à pas et sur une base réciproque», a-t-il encore estimé.

Il a précisé que des représentants des deux pays se réuniront à Genève la semaine prochaine pour discuter «du nombre d'employés locaux et leurs conditions» dans les locaux diplomatiques à Londres et Téhéran.

L'annonce de M. Hague intervient alors que l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) doivent reprendre leurs négociations le 15 octobre à Genève pour tenter de trouver une solution à la crise du nucléaire iranien.

Il s'agira des premières négociations à ce niveau depuis l'élection en juin du président modéré Hassan Rohani, dont le discours d'ouverture en septembre à l'ONU a semblé tourner la page de son très conservateur prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad.