Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé mardi que son pays ne laisserait jamais l'Iran acquérir l'arme nucléaire et était prêt à agir «seul» pour l'en empêcher.

«Israël ne laissera pas l'Iran obtenir des armes nucléaires. Si Israël est obligé d'agir seul, il agira seul», a-t-il martelé à la tribune de l'assemblée générale de l'ONU.

L'Iran n'a pas encore franchi la ligne rouge, mais il «se positionne pour accélérer et passer la ligne quand il le voudra» et acquérir la bombe, a-t-il ajouté.

L'an dernier à la même tribune, M. Nétanyahou avait tracé une ligne rouge sur un croquis de bombe nucléaire pour montrer la nécessité d'agir vite avant que l'Iran ne devienne une puissance nucléaire.

Il a estimé mardi qu'un Iran nucléaire serait aussi dangereux que «cinquante Corées du Nord». «Face à une telle menace, Israël n'aura d'autre choix que de se défendre», a-t-il ajouté. «Je ne ferai jamais de compromis sur la sécurité de mon peuple et de mon pays».

«J'aimerais croire M. Rohani, mais je ne le peux pas», a-t-il déclaré en référence aux déclarations conciliantes du nouveau président iranien Hassan Rohani. Celui-ci a juré que l'Iran ne cherchait pas à se doter de la bombe, ce dont Israël et les Occidentaux le soupçonnent.

Pour le premier ministre israélien, il faut «se concentrer sur les actions de l'Iran» et en attendant il faut «maintenir la pression» et les sanctions contre Téhéran, de façon à s'assurer que le programme nucléaire iranien soit «démantelé complètement et de façon vérifiable».

On ne doit «lever les sanctions que quand l'Iran aura totalement démantelé son programme de fabrication d'armes nucléaires», a affirmé M. Nétanyahou.

Il a rejeté l'idée d'un «accord partiel qui lèverait les sanctions internationales en échange de concessions superficielles» de la part de Téhéran. La semaine dernière, les Iraniens ont accepté de reprendre les négociations avec les Occidentaux à la mi-octobre à Genève.

Un diplomate iranien a immédiatement réagi en séance, en qualifiant ce discours d'«extrêmement provocateur» et de «belliqueux». Selon Khodadad Seifi, conseiller à la mission iranienne auprès de l'ONU, «toutes les activités nucléaires iraniennes ont et ont toujours eu un objectif exclusivement pacifique».