L'Iran construit une seconde rampe de lancement de roquettes près de la ville de Shahrud (nord-est) et qui pourrait être utilisée pour tester des missiles balistiques, a affirmé jeudi le groupe de consultants experts de la défense, IHS Jane's.

Les travaux de construction ont débuté en 2010, à peu près en même temps que l'agrandissement d'une rampe déjà existante à Semnan (nord), selon Jane's qui base ses assertions sur des analyses d'images satellite.

Ces images «ont révélé un site de rampe de lancement de roquettes encore inconnue près de la ville de Shahrud dans le nord-est de l'Iran», a déclaré Matthew Clements de Jane's. «Il s'agit de la seconde installation connue en Iran qui a la capacité de lancer des satellites dans l'espace, et un troisième projet a été annoncé», a-t-il ajouté.

«Cela parait excessif, même pour l'ambitieux programme spatial de la République islamique», jugent les experts de Jane's. «Au vu de l'analyse des images du site de Shahrud, il s'agira d'une installation stratégique utilisée pour tester des missiles balistiques, permettant aux deux autres sites de se consacrer à l'ambitieux programme de lancement de satellites», a-t-il encore dit.

Selon Jane's, l'énorme chantier situé à 40 km au sud-est de Shahrud couvre une superficie de 100 km2.

Le site compte notamment une zone où les roquettes sont préparées pour le lancement, une rampe de lancement et une zone souterraine.

Selon les dernières images prises le 6 juillet, l'Iran a fait d'«importants progrès» dans la construction du site, affirme Jane's. «La construction d'un réseau routier et la terre creusée sur le site suggèrent fortement qu'il s'agit de la première phase d'un programme de construction encore plus ambitieux et que des installations seront construites pour les activités de recherche, de développement, d'essais et d'évaluation», estime Jane's.

L'Iran a développé ces dernières années un programme spatial. Depuis 2009, il a mis de petits satellites expérimentaux en orbite à l'aide de fusées dérivées de missiles nord-coréens, et il a affirmé en janvier avoir envoyé un singe dans l'espace pour un vol suborbital à 120 km d'altitude.

La communauté internationale redoute que Téhéran, malgré ses dénégations véhémentes, cherche à se doter de l'arme atomique et de missiles capables de la délivrer, sous couvert de programmes nucléaire et spatial civils.