Les États-Unis ont jugé mercredi «regrettable» pour l'Iran le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) révélant que Téhéran avait accéléré l'installation de centrifugeuses plus modernes sur un site d'enrichissement d'uranium.

«Ce rapport marque une étape regrettable concernant les activités nucléaires illicites de l'Iran. (...) Ces dix dernières années, l'Iran a de manière éhontée ignoré de multiples résolutions (de l'AIEA) tout en poursuivant son programme d'enrichissement en violation flagrante de ses obligations internationales», a fustigé le porte-parole du département d'État, Patrick Ventrell.

Le diplomate américain s'est engagé à ce qu'au cours du prochain conseil des gouverneurs de l'AIEA en juin, les États-Unis «discut(ent) du rapport et envisage(nt) la meilleure réponse à apporter avec les autres membres du conseil».

«Malgré plus d'une décennie d'efforts de l'AIEA, l'Iran n'a toujours pas coopéré comme on le lui avait demandé afin que l'AIEA puisse boucler son enquête», a ajouté M. Ventrell, qui a une nouvelle fois exprimé les «inquiétudes» de son gouvernement quant à «l'augmentation continue de la capacité d'enrichissement» d'uranium par Téhéran.

L'Iran a accéléré l'installation de centrifugeuses plus modernes sur un site d'enrichissement d'uranium, une activité au coeur de son conflit avec les grandes puissances, selon le rapport de l'AIEA diffusé mercredi.

Le pays a installé près de 700 centrifugeuses IR-2m et des enveloppes de centrifugeuses vides sur son site de Natanz (centre), contre 180 en février. Ces nouvelles centrifugeuses, utilisées pour enrichir de l'uranium, ne sont pas encore entrées en production.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir développer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément formellement.

Avec un équipement plus performant, ils craignent que l'Iran puisse plus facilement produire de l'uranium enrichi à un niveau de pureté nécessaire pour fabriquer l'arme nucléaire.

Parallèlement à des trains de sanctions économiques contre Téhéran, se tiennent aussi régulièrement des négociations diplomatiques entre l'Iran et les grandes puissances réunies dans le cadre du groupe «P5+1» (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne».