L'Iran a affirmé mardi avoir fait atterrir un drone d'observation américain intercepté dans son espace aérien au-dessus des eaux du Golfe, une annonce démentie par le commandement régional de la marine américaine.                

«Un drone américain qui survolait la région du golfe Persique dans le but d'identifier et de rassembler des informations a été (...) capturé ces derniers jours grâce au système de contrôle des forces maritimes des Gardiens de la révolution dès son entrée dans l'espace aérien» de l'Iran, ont expliqué les Pasdaran dans un communiqué diffusé sur leur site.

Le corps d'élite des forces iraniennes ne donne pas d'indication sur la zone exacte et les circonstances de cette interception.

La Ve flotte américaine, basée à Bahreïn, a démenti avoir perdu un de ses drones dans le Golfe. «Nous n'avons rien perdu récemment, ces derniers mois», dans la zone d'opérations de la Ve Flotte, qui va du Golfe à la Corne de l'Afrique, a déclaré à l'AFP un porte-parole, le commandant Jason Salata.

«Nos opérations dans le Golfe sont en conformité avec le droit international», a-t-il ajouté, laissant entendre que l'aviation américaine ne violait pas les frontières de l'Iran.

Le drone est de type «ScanEagle», a précisé le chef de la marine des Pasdaran, l'amiral Ali Fadavi, ajoutant que ces appareils «sont généralement basés sur les navires» de guerre américains.

La télévision iranienne a montré des images présentées comme celles de l'appareil, de couleur gris clair et qui semblait intact.

Cette interception montre «la capacité (des forces armées) à faire face à toutes les violations de nos frontières destinées à collecter de l'information», s'est félicité Ismaïl Kosari, président de la commission de Défense du Parlement iranien, cité par la chaîne iranienne en arabe Al-Alam.

L'annonce intervient un an jour pour jour après celle de l'interception d'un premier drone, beaucoup plus sophistiqué, en mission d'observation des sites nucléaires iraniens pour le compte de la CIA dans l'est de l'Iran.

Le 4 décembre 2011, Téhéran avait annoncé avoir fait atterrir dans le désert un RQ-170 Sentinel, un drone d'observation à longue portée et haute altitude. Les États-Unis avaient démenti la capture de cet appareil ultra-secret pesant plusieurs tonnes, expliquant sa perte par un «problème technique».

Beaucoup plus petit, le ScanEagle, d'une envergure de 3 mètres, possède un rayon d'action d'une centaine de kilomètres seulement, mais peut voler durant une vingtaine d'heures, selon son fabricant Boeing. Il est utilisé par la marine américaine depuis 2005.

Téhéran a accusé ces dernières semaines les États-Unis d'avoir violé à huit reprises en octobre son espace aérien avec des drones. L'Iran a officiellement protesté auprès du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le drone capturé «est une preuve que nous utiliserons pour faire juger les violations américaines devant les juridictions internationales», a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi à la télévision d'État.

Le 1er novembre, l'aviation iranienne avait ouvert le feu sur un drone MQ1 accusé par Téhéran d'avoir survolé la région côtière de Bouchehr, où se trouve notamment le terminal pétrolier de Kharg et la seule centrale nucléaire iranienne. L'appareil n'avait pas été endommagé, et Washington avait affirmé que l'incident s'était produit dans l'espace aérien international.

Les responsables militaires américains se sont inquiétés ces dernières années des efforts de l'Iran pour développer sa maîtrise des drones. L'un d'eux, utilisé par le Hezbollah libanais, a survolé début octobre le territoire israélien pendant une demi-heure avant d'être détruit par l'aviation israélienne.

L'Iran, qui dit posséder des drones bombardiers, affirme avoir commencé à préparer des répliques du RQ-170 dont il assure avoir percé les secrets.