Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, estime être parvenu cette semaine à imposer le dossier nucléaire à la tribune de l'ONU et à resserrer les liens avec l'allié américain, a indiqué dimanche son entourage.

«Netanyahu s'était fixé deux buts principaux pour son voyage à l'ONU: placer la question iranienne au sommet de l'agenda international et resserrer les relations avec les États-Unis», a expliqué un haut responsable israélien aux journalistes qui accompagnaient le Premier ministre dans l'avion qui le ramenait de New York.

«Nous avons réussi sur ces deux points», a affirmé ce responsable sous couvert de l'anonymat. Il a notamment qualifié de «très bonne» la conversation téléphonique qu'ont eu vendredi le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien, laquelle selon lui a duré environ une demi-heure.

Après l'entretien, la Maison-Blanche avait affirmé que les deux dirigeants étaient «entièrement d'accord» sur la nécessité d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.

Vendredi, M. Netanyahu avait déjà jugé que son appel devant l'Assemblée générale des Nations Unies à fixer une «ligne rouge» pour stopper la progression de l'Iran vers la bombe atomique avait résonné «partout dans le monde».

Pour illustrer ses propos, le Premier ministre israélien s'était servi jeudi, à la tribune de l'ONU, d'un marqueur rouge pour tracer une ligne sur un dessin de bombe prête à sauter, pour symboliser la limite à ne pas franchir par l'Iran.

Cette initiative a suscité critiques et moqueries dans les médias, faisant le régal des blogueurs et des caricaturistes, mais a été aussi saluée comme une manoeuvre ingénieuse pour faire parler du nucléaire iranien.

«Vous pouvez rire, mais tout le monde parle (...) de la ligne rouge», a déclaré au quotidien de gauche Haaretz le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

Toutefois, le commentateur vedette israélien Nahum Barnéa, éditorialiste du quotidien populaire Yédiot Ahoronot, a estimé que le dossier nucléaire iranien relevait d'un «problème stratégique» et non d'une «leçon de bande dessinée».

«Il y a quelques milliers de gens dans le monde qui se préoccupent du programme nucléaire iranien (...) Ce sont eux qui au bout du compte prendront les décisions, pour le meilleur et pour le pire. Or, ces gens ont été déconcertés par le discours de Netanyahu», a-t-il souligné.

Ces dernières semaines, M. Netanyahu a réclamé avec insistance à la Maison-Blanche d'imposer à Téhéran «des lignes rouges claires» à ne pas dépasser dans son programme nucléaire, menaçant de frapper préventivement les installations atomiques iraniennes.

Toutefois, il se heurte à un refus de l'administration Obama qui --comme le reste de la communauté internationale-- privilégie à ce stade un durcissement des sanctions contre l'Iran.