Les Occidentaux ont convaincu la Russie et la Chine de se joindre à eux pour condamner l'extension continue du programme nucléaire iranien lors de la réunion du conseil de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-on appris mardi de source diplomatique.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne ont persuadé Moscou et Pékin, plus modérés dans le dossier iranien, d'exprimer leur «sérieuse préoccupation», a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat.

Si les six se sont accordés sur un texte, il reste à déterminer si ce dernier sera soumis en tant que résolution au vote du conseil des gouverneurs de l'AIEA, réunis cette semaine au siège de l'institution à Vienne en Autriche, ou s'il fera l'objet d'une simple déclaration, ont expliqué d'autres sources diplomatiques.

Washington «attend du conseil des gouverneurs un signal très clair de soutien au travail mené par l'AIEA et l'expression d'une forte inquiétude quant aux activités nucléaires de l'Iran», a déclaré à Washington la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland.

Dans son dernier rapport, cette agence onusienne a fait état d'un doublement de la capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran sur le site de Fordo, enfoui sous une montagne. Téhéran continue ainsi à ignorer des résolutions des Nations unies lui demandant de mettre un terme à cette activité.

L'uranium enrichi est utilisé pour la production d'électricité ou d'isotopes médicaux, servant à diagnostiquer certains cancers, mais purifié jusqu'à 90%, il entre dans la fabrication de l'arme atomique.

L'Iran enrichit jusqu'à 20%, et peut, à partir de ce niveau, transformer rapidement l'uranium en matériau utilisable dans une bombe, selon les experts. Mais le pays nie catégoriquement vouloir fabriquer l'arme atomique.

L'AIEA a aussi accusé les autorités d'effacer des traces sur le site militaire de Parchin, près de Téhéran, où elle soupçonne l'Iran d'avoir procédé à des tests d'explosion conventionnelle applicable au nucléaire.

«Quand l'agence pourra accéder sur les lieux, sa capacité à procéder à une vérification efficace aura été considérablement entravée», a-t-elle déploré.

Lundi, le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, a exprimé sa «frustration» face à l'absence de progrès dans son dialogue avec l'Iran, qu'il accuse de ne pas coopérer pleinement avec l'agence, et a demandé de nouveau au pays d'accorder l'accès à la base de Parchin «sans plus de délai».