Le chef du programme nucléaire iranien, Fereydoun Abbassi Davani, a déclaré dimanche que Téhéran n'avait pas «pour l'instant» de projet de construction de navires ou de sous-marins nucléaires, même si l'Iran avait la capacité de le faire.

«Nous n'avons pas de plan actuellement dans ce domaine», a déclaré M. Abbassi Davani, selon l'agence de presse Isna. «Mais nous avons la capacité de concevoir de tels réacteurs pour les navires».

«Si cela est nécessaire et que le gouvernement le décide, nous n'avons pas de problème pour aller vers de tels systèmes et technologies», a-t-il ajouté.

Ces dernières semaines, plusieurs députés ont annoncé que le Parlement préparait un projet de loi pour demander au gouvernement de construire des navires à réacteurs nucléaires, en riposte aux sanctions économiques internationales contre son programme nucléaire controversé.

L'enrichissement d'uranium est le principal sujet de discorde entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) qui ont repris leurs négociations en avril après 15 mois d'interruption, sans toutefois réaliser de progrès.

L'Iran produit actuellement de l'uranium enrichi à 20% pour le combustible de son réacteur de recherche à Téhéran destiné à la production de radio-isotopes pour les malades du cancer. Il rejette les accusations des pays occidentaux selon lesquelles il cherche à fabriquer l'arme atomique.

Les déclarations des parlementaires semblent largement politiques, avec la menace d'augmenter le niveau d'enrichissement d'uranium au-delà des 20% en cas de renforcement des pressions et des sanctions occidentales contre le pays.

Mais M. Abbassi Davani a affirmé qu'il ne serait pas «forcément nécessaire d'avoir du combustible au-delà du niveau de 20% pour les navires (car) il y a des réacteurs qui fonctionnement à 3,5% ou à 5%».

«Si un jour nous voulons faire une telle chose (construire des navires à propulsion nucléaire, ndlr), nous engagerons la coopération nécessaire avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), mais nous n'avons pas de plan pour l'instant dans ce domaine», a-t-il déclaré.

«Si nous avons besoin de combustible plus élevé, nous informerons l'AIEA», a-t-il encore dit.

À quelques exceptions près, en particulier des brises-glaces russes, la très grande majorité des navires à moteur nucléaires sont militaires.