L'Iran a annoncé mardi avoir « entamé des études préliminaires » pour la construction d'un sous-marin à propulsion nucléaire, à la veille de négociations cruciales avec les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé.

« Nous avons entamé des études préliminaires pour concevoir et construire un sous-marin à propulsion nucléaire », a déclaré l'amiral Abbas Zamini, commandant adjoint de la marine pour les questions techniques cité par l'agence Fars.

« Tous les pays ont le droit d'utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, y compris pour la propulsion de leurs navires », a-t-il ajouté en soulignant que la marine iranienne avait « besoin » de recourir à cette technologie pour « mener des opérations à longue distance ».

Il n'a donné aucun autre détail.

Seuls cinq pays sont capables actuellement de construire des sous-marins nucléaires, qui allient le summum de la technologie dans de nombreux domaines: les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne et la Chine.

L'Iran fait régulièrement des annonces fracassantes sur ses capacités technologiques et militaires, qui suscitent généralement le plus grand scepticisme des experts occidentaux.

Il essaye de développer ses forces navales à marche forcée, mais n'a jusqu'à présent construit lui-même que de petits sous-marins conventionnels de 120 ou 500 tonnes.

Téhéran a cependant affirmé le mois dernier avoir réussi à réviser et réparer un de ses sous-marins conventionnels russes « Kilo » de 3200 tonnes sans l'aide de Moscou, et avoir ainsi pu acquérir « les plans des parties sensibles » du bâtiment que la Russie lui refusait.

L'Iran n'a jamais non plus construit de réacteur nucléaire, ses deux seules installations, le réacteur de recherche de Téhéran et la centrale de Bouchehr, ayant été construites respectivement par les États-Unis - avant la révolution de 1979 - et la Russie.

L'annonce de ce projet intervient alors que l'Iran et les grandes puissances sont engagés dans de difficiles négociations autour du programme nucléaire iranien, soupçonné par les Occidentaux de dissimuler des visées militaires en dépit des dénégations de Téhéran.

L'Iran et le groupe des « 5+1 » (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) doivent se retrouver les 18 et 19 juin à Moscou pour une rencontre cruciale sur ce dossier.