Le président Mahmoud Ahmadinejad a appelé l'Occident à «changer d'attitude» vis-à-vis de l'Iran avant la reprise fin mai à Bagdad des discussions sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.        

«Si l'Occident change d'attitude et respecte le peuple iranien, il gagnera en retour le respect des Iraniens», a déclaré M. Ahmadinejad, cité par l'agence officielle Irna, lors d'un déplacement à Qouchan (nord-est).

«Ils doivent savoir que la nation iranienne ne cédera pas d'un pas sur son droit fondamental» au nucléaire, a réaffirmé le président iranien.

L'Iran, que les Occidentaux et Israël soupçonnent de vouloir fabriquer l'arme atomique, doit reprendre le 23 mai à Bagdad ses discussions avec les pays membres du groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), relancées le 14 avril à Istanbul.

Le président Ahmadinejad a par ailleurs répété qu'aucun dirigeant «intelligent» ne se lancerait dans la construction d'une arme atomique.

«Aucun être intelligent ne dépense de l'argent pour construire l'arme atomique», a déclaré M. Ahmadinejad, selon Irna.

«Si les dirigeants (des pays possédant l'arme atomique) étaient intelligents, ils dépenseraient l'argent de leur peuple pour améliorer la vie de leurs citoyens», a-t-il dit.

Les dirigeants iraniens ne cessent d'affirmer qu'ils ne veulent pas construire l'arme atomique qu'une fatwa du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait déclarée contraire à l'islam.

Avant la réunion de Bagdad, l'Iran a par ailleurs repris lundi à Vienne ses discussions avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui fourniront des indications sur les intentions iraniennes, selon des experts et des diplomates.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a assuré lundi que Téhéran accueillerait avec bienveillance la réunion de Bagdad si elle est dépourvue de «pressions et de pré-conditions», selon des propos rapportés par l'agence Fars.

Dimanche, le principal négociateur iranien sur le nucléaire, Saïd Jalili, avait mis en garde l'Occident contre les «mauvais calculs» qui pourraient faire échouer le sommet de Bagdad, lors d'un entretien avec l'ancien Premier ministre français Michel Rocard.

Après cette entrevue, M. Rocard, qui était en visite privée à Téhéran, a assuré lundi à l'AFP que l'Iran était prêt à «remettre les compteurs à zéro» et à «faire des pas en avant» pour parvenir à une solution négociée de la question nucléaire.