L'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles commes les mines d'uranium et ses navires pourront être inspectés en mer, aux termes d'un nouveau projet de sanctions soumis mardi à l'ONU, a annoncé un haut responsable américain.

Le projet présenté par les États-Unis, sur lequel se sont mis d'accord les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, interdit également la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armes, selon ce haut responsable qui s'est adressé à la presse sous couvert de l'anonymat avant une réunion du Conseil mardi après-midi à New York.

A Washington, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait annoncé que les Etats-Unis étaient parvenus à un accord avec la Russie et la Chine sur un projet de sanctions contre l'Iran au sujet de son programme nucléaire.

Selon le haut responsable américain, la résolution, si elle était adoptée, «réaffirmerait que l'Iran ne doit pas construire de nouvelles unités d'enrichissement d'uranium».

Elle lui interdirait «d'investir à l'étranger dans des activités sensibles comme l'extraction d'uranium, l'enrichissement ou les activités liées aux missiles balistiques». «En sens inverse, les États se verraient obligés d'interdire de tels investissements dans leurs entreprises ou sur leur territoire» par l'Iran.

Le projet contient de nouvelles restrictions sur les armes conventionnelles, selon ce responsable.

Ainsi, il serait interdit de vendre à l'Iran «huit nouvelles catégories d'armes lourdes dont les chars de combat, les véhicules blindés de combat, les systèmes d'artillerie de gros calibre, les avions de combat, les hélicoptères d'attaque, les navires de guerre, les missiles ou systèmes de missile».

De manière générale, les Etats seraient «appelés à la vigilance et à la retenue» concernant les ventes de n'importe quelle arme à l'Iran.

La résolution élargirait à la haute mer le champ des inspections de cargaisons maritimes suspectes en provenance ou à destination de l'Iran. La résolution 1803, de mars 2008, n'autorisait ces inspections qu'à quai.

Les États se verraient obligés de saisir les cargaisons et auraient interdiction de fournir aux navires concernés leurs services portuaires.

La résolution allongerait la liste des particuliers et entités liés aux programmes nucléaire et balistique iraniens, qui sont frappés d'un gel de leurs avoirs à l'étranger et, pour certains, d'une interdiction de voyager.

Des sociétés associées au Corps des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) seraient ajoutées à cette liste, s'il apparaît qu'elles sont liées aux activités proliférantes de l'Iran.

Les négociations se poursuivent entre les États-Unis et leurs partenaires sur l'identité des personnes et entités à placer sur ces listes, a indiqué le responsable.

L'Iran se verrait également interdire quelque activité que ce soit relative à des missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires et les autres États auraient interdiction de lui fournir de l'aide ou de la technologie en rapport avec ces activités.

Les Etats seraient également appelés à bloquer toute transaction financière si elles sont liées à la prolifération.

Dans le secteur bancaire, les États seraient aussi appelés à refuser l'autorisation d'opérer sur leur territoire aux banques iraniennes qui auraient un lien potentiel avec la prolifération. Ils seraient également appelés à interdire à leurs banques d'ouvrir des succursales en Iran s'il y a un lien potentiel avec la prolifération.

La résolution, si elle était adoptée, serait la sixième depuis 2006 concernant le programme nucléaire iranien et la quatrième à être assortie de sanctions.