Le Congrès des États-Unis a franchi jeudi une nouvelle étape vers un projet de loi visant à sanctionner l'Iran pour ses ambitions nucléaires, avec un vote à la Chambre des représentants pour organiser les dernières négociations avec le Sénat.

Après un vote unanime de 403 contre 11, la Chambre a désigné plusieurs de ses membres qui devront négocier au sein d'une «conférence» avec des membres du Sénat, afin de fusionner les deux projets de loi de sanctions portant sur le secteur de l'énergie déjà adoptés dans les deux chambres.

Le Sénat avait déjà désigné ses délégués en mars.

«L'Iran est une purulence dans le monde», a déclaré le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid lors d'une conférence de presse. «La conférence est en place. Je pense que leur première réunion aura lieu aujourd'hui», a dit. «Le Moyen-Orient est instable. Ceci (le projet de loi) aidera à le stabiliser», a conclu le chef démocrate.

Les élus désignés ont jusqu'au 28 mai pour se mettre d'accord sur un texte commun qui doit par la suite être envoyé au président Barack Obama pour promulgation.

«Le monde ne connaît pas de menace plus grande sur sa sécurité que la perspective d'un Iran nucléaire», a déclaré le démocrate Howard Berman, le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

«Notre meilleure arme pour cette bataille, les sanctions économiques, prend du temps. Donc il nous faut les sanctions les plus fortes possibles et il nous les faut rapidement», a-t-il ajouté.

La représentante républicaine Ileana Ros-Lehtinen a indiqué peu avant le vote que «c'est peut-être notre dernière chance de faire pression sur l'Iran avant qu'il ne soit trop tard». «Le temps passe, les centrifugeuses tournent en Iran», a-t-elle ajouté.

Le Sénat avait adopté sa version du projet de loi en janvier et la Chambre en décembre.

Les nouvelles sanctions viseraient à perturber l'approvisionnement en essence de la République islamique qui, bien qu'étant l'un des premiers producteurs mondiaux d'or noir, importe 40% de son essence, faute de capacités de raffinage suffisantes. Il toucherait des compagnies ou leurs filiales qui font des affaires avec l'Iran.

Les possibilités de sanctions contre les entreprises étrangères qui ont plus de 20 millions de dollars d'investissement dans le secteur de l'énergie en Iran, seront élargies par ce texte.

Toutefois, par le passé les présidents américains ont usé de leur capacité à mettre de côté l'application des sanctions.