Les discussions qui se sont tenues mercredi à New York entre les émissaires des six pays chargés du nucléaire iranien sur des nouvelles sanctions contre la République islamique ont été «constructives», ont assuré les représentants chinois, russe, britannique et français.

A la réunion, précédée par une session exploratoire la semaine dernière, ont participé les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (France, Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne) plus l'Allemagne.

«Nous venons juste d'avoir une réunion très constructive», a déclaré l'ambassadeur chinois Li Baodong. «Nous avons maintenant une meilleure connaissance des positions de chacun. Nous allons poursuivre ces consultations», a-t-il ajouté.

L'ambassadeur russe Vitaly Churkin a également estimé que les entretiens avaient été «très constructifs», indiquant que d'autres auraient lieu «très bientôt».

«Nous avons commencé à négocier sur la base du texte (américain)», a expliqué l'ambassadeur français Gérard Araud. «Tous les six pays sont impliqués. Nous travaillons sur le fond. Nous progressons», a-t-il souligné.

Le projet de résolution américain prévoit une quatrième batterie de sanctions contre l'Iran. Les mesures ciblent notamment les Gardiens de la Révolution iraniens. Elles ciblent aussi les domaines des armes, de l'énergie, de la navigation maritime et des finances, selon un diplomate proche du dossier.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux accusent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'usage civil, ce que la République islamique dément.

Quelques heures avant la réunion, qui s'est déroulée à la mission américaine auprès de l'ONU, William Burns, le directeur politique du département d'Etat américain, a reconnu que ce serait «très difficile» de rallier la Russie et la Chine à des sanctions visant les importations iraniennes d'essence et d'autres produits pétroliers.

Mercredi, le général américain James Cartwright, chef d'état-major adjoint, a estimé lors d'une audition au Sénat que si l'Iran pouvait produire suffisamment d'uranium hautement enrichi pour fabriquer une bombe atomique en un an, Téhéran n'aurait sans doute pas le savoir-faire pour mettre au point l'arme elle-même avant trois à cinq ans.

Il a néanmoins précisé que son «évaluation» reposait sur l'Histoire et pas spécifiquement sur la situation en Iran.

Des sanctions doivent être prises contre l'Iran «en avril ou mai, pas plus tard, la minute de vérité approche», avait lancé mardi le président français Nicolas Sarkozy, à Washington, à l'occasion du sommet sur la sécurité nucléaire.