Des inspecteurs de l'ONU ainsi que des services de renseignement occidentaux estiment que l'Iran pourrait construire au moins deux nouveaux sites nucléaires secrets malgré la menace de nouvelles sanctions internationales, a rapporté dimanche le New York Times.

Le journal reprend des propos d'Ali Akbar Salehi, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, qui a indiqué le 22 février à l'agence de presse Isna que le président Mahmoud Ahmadinejad lui avait ordonné de se mettre à travailler prochainement sur deux nouveaux sites.

Ces sites, avait ajouté Ali Akbar Salehi, «seront construits dans les montagnes» pour les protéger d'éventuelles attaques. «Si Dieu le veut», avait encore précisé Salehi, «le début de la construction de sites d'enrichissement pourrait commencer lors de la nouvelle année iranienne (qui a débuté le 21 mars dernier)».

En septembre 2009, le président américain Barack Obama avait révélé des preuves de l'existence d'un site nucléaire secret à Qom.

Toujours selon le quotidien, des responsables américains examinent actuellement des photos satellite tendant à prouver l'existence d'un certain nombre de sites nucléaires suspects en Iran.

Toutefois, poursuit le New York Times, ces responsables n'ont pas acquis la preuve que l'Iran prévoyait d'utiliser les nouveaux sites pour produire du combustible nucléaire et ne sont pas certains du nombre de sites que Téhéran pourrait construire.

Ces mêmes responsables américains jugent enfin, selon le journal, que même s'ils étaient construits, cela ne changerait rien aux estimations qu'il faudra à l'Iran un à quatre ans avant d'être capable de fabriquer une arme nucléaire.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà adopté cinq résolutions, dont trois assorties de sanctions, pour exiger de l'Iran qu'il suspende ses activités nucléaires sensibles, notamment l'enrichissement de l'uranium. Téhéran, qui affirme que son programme nucléaire est purement pacifique, les a toutes ignorées.

Interrogées dimanche par la chaîne de télévision ABC, la conseillère de la Maison Blanche Valerie Jarrett a indiqué que Washington s'efforçait d'isoler l'Iran en mettant en place une coalition de pays opposés à son programme nucléaire.

«Il va y avoir une coalition qui va véritablement mettre l'Iran sous pression pour essayer de les empêcher de faire ce qu'ils essayent de faire», a-t-elle dit.

Mme Jarrett a estimé que l'annonce vendredi de la signature prochaine d'un accord de désarmement nucléaire entre Moscou et Washington était «le signe que nous coopérons et progressons avec des pays comme la Russie».