Le dalaï-lama, qui s'est vu refuser par deux fois un visa pour l'Afrique du Sud ces dernières années, ne se rendra pas aux funérailles de Nelson Mandela, Nobel de la Paix comme lui, a indiqué son porte-parole dimanche.

«Il ne prévoit pas d'y aller», a indiqué à l'AFP Tenzin Takhla depuis Dharamsala (nord de l'Inde), où vit le chef spirituel tibétain en exil, sans donner d'explications.

Le dalaï-lama s'était vu refuser un premier visa en 2009 pour sa participation à une conférence de la paix à Johannesburg.

Le leader spirituel tibétain avait été invité par Nelson Mandela et Frederik Willem De Klerk, tous deux ex-présidents sud-africains et par l'archevêque anglican et prix Nobel de la paix Desmond Tutu, pour s'exprimer dans le cadre d'une conférence organisée par la ligue nationale du football, sur la paix, l'harmonie et le rôle du football dans le monde.

Puis un deuxième visa lui était refusé en octobre 2011 pour les 80 ans de Desmond Tutu, autre héros de la lutte antiapartheid, dans la ville du Cap.

Le gouvernement du président Jacob Zuma avait alors été accusé par la presse sud-africaine et par l'opposition d'avoir cédé aux pressions de la Chine, partenaire diplomatique et économique important, qui a notamment pesé pour que l'Afrique du Sud entre dans le groupe des «BRICS» des puissances émergentes, avec le Brésil, la Russie et l'Inde.

La Chine tente de limiter les déplacements du chef spirituel tibétain, mettant en garde les gouvernements étrangers contre les conséquences sur leurs relations bilatérales de telles rencontres.

À l'annonce de la mort de Nelson Mandela, le dalaï-lama avait déclaré avoir «personnellement perdu un ami cher, qu'il avait espéré encore revoir et pour qui il avait une grande admiration et un grand respect».

Le dalaï-lama avait rendu visite au Cap en août 1996 à Nelson Mandela lorsque celui-ci était le chef de l'État sud-africain. Les deux hommes s'étaient rencontrés pour la dernière fois en 2004 à Johannesburg.

Desmond Tutu fut Prix Nobel de la paix en 1984, Mandela en 1989 et le dalaï-lama en 1993.