Nelson Mandela a été un modèle pour son peuple et l'humanité entière, estime l'ancien premier ministre Brian Mulroney, qui a joué un rôle de premier plan sur la scène internationale dans les années 80 afin d'obtenir sa libération.

Selon M. Mulroney, il est incontestable que le monde «ne serait pas le même si nous n'avions pas pu bénéficier de la force vitale de Nelson Mandela».

Faisant fi de l'opposition de puissants leaders, comme la première ministre du Royaume-Uni Margaret Thatcher, M. Mulroney a fait de la lutte contre le régime d'apartheid d'Afrique du Sud l'une des priorités de la politique étrangère de son gouvernement.

Son gouvernement a imposé des sanctions économiques contre le pays dirigé par la minorité blanche et utilisé toutes les tribunes pour faire pression pour obtenir la libération de M. Mandela.

«C'est un être lumineux qui nous a quittés. [...] Rappelons-nous toutefois que rien ne peut éteindre la flamme de la liberté qu'il a allumée en Afrique du Sud. Rien n'estompera la puissance de son message de tolérance et d'intégrité de même que son immense stature d'homme d'État africain», a affirmé M. Mulroney dans une déclaration écrite.

Il a ajouté que l'héritage de M. Mandela «continuera à nourrir l'esprit de tous ceux qui luttent pour la justice et la liberté, où qu'ils soient. Le rêve de Nelson Mandela ne mourra jamais».

De son côté, l'ex-premier ministre Jean Chrétien évoqué le jour où l'ancien président sud-africain a été fait citoyen canadien honoraire, en 2001. «Un grand moment de ma vie», a commenté M. Chrétien.

Gestes de rapprochement

L'esprit de réconciliation de M. Mandela a semblé rejaillir pour une rare fois à la Chambre des communes, hier soir, alors que les députés ont observé un moment de silence à sa mémoire. Auparavant, le premier ministre Stephen Harper avait salué l'immense contribution d'un grand leader mondial. Après sa déclaration, le chef du NPD, Thomas Mulcair, a traversé la Chambre pour lui serrer la main.

M. Harper a posé le même geste envers son adversaire, qui le talonne depuis six mois sur le scandale des dépenses au Sénat, après que M. Mulcair eut aussi pris la parole pour rendre hommage au disparu.

«Avec la disparition de Nelson Mandela, le monde perd un grand leader moral et un grand homme d'État», a déclaré M. Harper d'un ton solennel. «Malgré de longues années en captivité, M. Mandela est sorti de prison en fermant son coeur à toute incitation à un règlement de comptes. Il aspirait plutôt à la vérité et à la réconciliation, ainsi qu'à la compréhension entre tous les peuples», a-t-il dit.

«Il a montré que la seule voie possible pour son pays consistait à rejeter toute amertume. Sa retenue était légendaire: sa magnanimité a épargné à tous les Sud-Africains des souffrances incalculables. L'héritage durable que Nelson Mandela laisse à son pays et au reste du monde est l'exemple qu'il a donné avec sa longue marche vers la liberté. Avec grâce et humilité, il a montré comment il est possible pour les gens de transformer leur époque et leur propre vie», a-t-il encore dit.

M. Mulcair a renchéri en décrivant M. Mandela comme «un homme politique plus grand que nature».

«Nelson Mandela a consacré sa vie à lutter contre l'injustice, à défendre, à éduquer et à prendre soin de ses semblables. [...] Durant 50 ans, il a combattu l'apartheid et le racisme avec acharnement. Il a guidé son pays vers l'égalité raciale et la démocratie, au prix de sa liberté et au péril de sa vie. Il est considéré à juste titre comme le père de l'Afrique du Sud moderne», a-t-il dit.

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a soutenu que «Nelson Mandela aura toujours une place privilégiée dans le coeur, l'esprit et l'imagination des gens aux quatre coins de notre planète».

Pour sa part, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, a décrit Nelson Mandela comme un «grand libérateur qui a combattu toute sa vie pour un monde plus juste. Son héritage restera gravé dans nos mémoires pour longtemps».

- Avec La Presse Canadienne