Le dalaï-lama s'est dit attristé jeudi par la mort d'Oussama ben Laden, après avoir laissé entendre la semaine dernière que le chef d'Al-Qaïda avait mérité son sort.

«Je trouve que c'est plutôt triste», a déclaré le chef spirituel tibétain lors d'une conférence de presse près de New York.

«Je pense que c'est mal», a-t-il ajouté, dix jours après l'élimination de ben Laden au Pakistan par un commando américain. «C'est comme pour Saddam Hussein quand il a été pendu: j'ai ressenti beaucoup de tristesse».

Interrogé la semaine dernière à Los Angeles, le dalaï-lama avait en revanche donné l'impression de penser que l'homme le plus recherché du monde avait mérité son sort.

«La compassion ne signifie pas qu'il faille oublier ce qui s'est passé. S'il se produit quelque chose de grave qui nécessite des contre-mesures, il faut prendre ces contre-mesures», avait-il dit, selon des propos rapportés par le Los Angeles Times.

Le dalaï-lama, qui a quitté son pays en 1959 lors de la répression d'un soulèvement contre la présence chinoise, effectue actuellement une tournée d'enseignement aux États-Unis.

Interrogé sur l'état des négociations avec la Chine, il a constaté que ces dernières n'avaient «jusqu'à présent pas donné de résultats positifs».

Le gouvernement tibétain en exil «reste ouvert», a-t-il assuré, tout en assurant qu'il aimerait visiter le Tibet «pour voir si les Tibétains sont heureux ou non».

«Nous ne cherchons pas l'indépendance. Nous voulons l'autonomie», a-t-il répété, alors que le régime chinois l'accuse de ne pas reconnaître la souveraineté chinoise sur le Tibet.

Le dalaï-lama, âgé de 75 ans, a évoqué sa succession en indiquant que des responsables tibétains débattaient de cette question et allaient «peut-être»  arrêter leur position cette année. «Quand vous me voyez, vous pensez qu'il y a urgence?» a-t-il demandé aux journalistes.

Selon la tradition, quand le dalaï-lama meurt, une commission part à la recherche de sa réincarnation. Mais le gouvernement tibétain en exil, qui redoute que Pékin ne prenne les devants et proclame un dalaï-lama de son choix, pourrait chercher à régler à l'avance la succession de l'actuel dalaï-lama.