L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a critiqué les États-Unis pour la violation de la souveraineté de son pays en lançant l'opération ayant tué le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, a rapporté samedi un journal émirati.

S'adressant à des représentants de la communauté pakistanaise à Dubaï, M. Musharraf a indiqué que «ceux qui sont épris de paix» devraient être heureux de l'élimination d'Oussama ben Laden mais aucun Pakistanais n'accepterait la violation de la souveraineté de son pays.

«Aucun pays n'acceptera une telle violation par les États-Unis, qui sape la souveraineté du Pakistan, son armée et (ses services de) renseignement», a déclaré M. Musharraf, cité par le quotidien The National des Émirats arabes unis. «Cela est inacceptable pour tout Pakistanais».

Il a cependant souligné que le Pakistan et les États-Unis devraient continuer à travailler ensemble pour éradiquer le terrorisme.

«Les relations entre le Pakistan et les États-Unis ne sont pas bonnes depuis un certain temps, mais pour vaincre Al-Qaïda et les taliban, lesquels constituent pour nous la plus grande menace, ces relations ne devraient pas tourner à la confrontation», a ajouté l'ancien président.

Vendredi, M. Musharraf avait invoqué «l'incompétence» des services de renseignement pakistanais pour expliquer la longue cavale d'Oussama ben Laden.

Il y a deux explications possibles à la présence secrète du chef d'Al-Qaïda pendant cinq ans dans une résidence d'Abbottabad, dans le nord du Pakistan, où il a été tué dans la nuit de dimanche à lundi par un commando américain, avait déclaré M. Musharraf à la radio américaine NPR.

«L'une est qu'il y avait des complicités au sein de nos services de renseignement. L'autre est leur incompétence et je penche fortement pour cette explication», avait expliqué l'ancien président, qui avait dirigé le Pakistan de 1999 à 2008. «Je ne peux pas croire qu'il y avait complicité».