Le conte de fées de Catherine Middleton atteindra son apogée ce matin lorsqu'elle foulera le plancher de l'abbaye de Westminster. Roturière, elle arrivera à la célèbre église à bord d'une Rolls-Royce noire. Devenue princesse, elle repartira dans un carrosse de verre décapotable, en compagnie de son mari, le futur roi d'Angleterre.

Près de 2 milliards de téléspectateurs suivront, sur le petit écran ou sur YouTube, son entrée dans la famille royale.

Environ un demi-million d'admirateurs se presseront devant le cortège au milieu de drapeaux britanniques et au son des cloches de l'abbaye qui retentiront pendant trois heures. Cinq mille policiers surveilleront de près l'événement, qui sera rodé avec une précision militaire.

Ce sera le couronnement d'une roturière, celle qui avait été élue la plus belle fille de la résidence étudiante du prince William à l'Université de Saint Andrews en 2001.

Le prince avait dit à son arrivée sur le campus que la classe sociale de ses collègues n'aurait aucune importance. La destinée de Catherine Middleton, étrangère à l'aristocratie, était scellée.

Près de 10 ans plus tard, c'est au tour des Britanniques de tomber amoureux de la femme de 29 ans, qui reçoit des leçons d'étiquette et de protocole royal depuis l'annonce des fiançailles.

Elle sera inondée d'invitations à des oeuvres de charité et devra apprendre à prononcer des discours, prédit un expert de la famille royale, Christopher Wilson. «Avant tout, les relationnistes du palais de Buckingham voudront éviter qu'elle ne devienne un clone de Diana... Mais cela pourrait être inévitable», écrit-il dans le Daily Telegraph.

Derniers préparatifs

Le fabuleux destin de Catherine Middleton était le sujet de l'heure hier chez les badauds déjà installés près du labyrinthe de barrières de sécurité entre l'abbaye de Westminster et le palais de Buckingham. Des tentes et des drapeaux britanniques coloraient le bitume du centre-ville. Une foule de passants pointaient leur appareil photo dans tous les sens, le sourire aux lèvres. «Je suis plus excitée par le mariage parce que le prince épouse une fille normale», dit Olivia Hutchinson, la jeune vingtaine, alors que des haut-parleurs retransmettaient la répétition de la chorale à l'intérieur de l'église.

Tracy Stokes, qui était arrivée le jour même du sud de l'Angleterre avec sa tente, couvrait la future mariée d'éloges. «Le Royaume-Uni peut déjà être fier d'elle», dit la blonde.

«Elle a une chance unique», dit son amie Sue Amer, une enseignante.

L'Australienne Jessie Taylor n'était pas d'accord. «Il y aura tellement de pression sur ses épaules du moment qu'elle sera dans la famille royale. Je ne changerais pas de place avec elle», dit la fille de 25 ans.

Si Catherine Middleton avait des doutes quant à son futur rôle royal hier, elle ne l'a pas démontré. Elle a pris part à sa dernière répétition de la cérémonie en matinée avec le prince Harry, garçon d'honneur du prince William.

Tout sourire, elle a énergiquement salué la foule qui l'attendait devant le luxueux hôtel Goring, où elle devait passer sa dernière soirée de célibataire avec sa famille.

De son côté, le prince William a causé la surprise en allant à la rencontre de fans qui faisaient le pied de grue devant le palais de Buckingham.

Toutefois, la journée ne s'est pas déroulée sans heurts. À la dernière minute, un nom a été retiré de la liste des invités. La présence de l'ambassadeur de la Syrie aux noces a été jugée «inacceptable» par le ministère des Affaires étrangères, «à la lumière des agressions perpétrées cette semaine contre les civils» en Syrie.