Le prince William a réussi à surmonter le traumatisme qu'avait été pour lui la mort subite de sa mère, la princesse Diana, pour incarner aujourd'hui l'espoir de la monarchie britannique au XXIe siècle.

Quand William remontera le 29 avril l'allée centrale de l'abbaye de Westminster, pour convoler en justes noces avec sa fiancée Kate Middleton, c'est plus que le poids du mariage qui pèsera sur ses épaules: les sondages montrent qu'une majorité de Britanniques souhaite que le jeune homme de 28 ans succède à la reine Elizabeth II au lieu de son père le prince Charles, héritier de la couronne.

Autant Charles, 62 ans, est guindé et pétri de traditions, autant son fils aîné mène une vie normale, si tant est que cela soit possible pour un membre de la famille royale.

«William se fait lui-même la cuisine, fait son lit. Il se comporte comme une personne normale et c'est ce qu'il semble apprécier», témoigne Penny Junor, biographe du prince Charles, qui prépare un livre sur la vie de William.

«C'est vraiment une bonne pâte, quelqu'un de très simple. Il préférerait vraiment qu'on l'appelle William, plutôt que Votre Majesté. Je ne crois pas que cela soit simplement dû à son jeune âge. Le prince Charles était déjà beaucoup plus formel, étant jeune», explique Mme Junor.

Né le 21 juin 1982, un an après le mariage de ses parents, Charles et Diana, William a été élevé autant que possible en dehors du cocon royal, tout comme son frère cadet Harry. Leur mère faisait tout pour leur montrer ce qu'était «la vraie vie», les emmenant dans les parcs à thème ou même dans les refuges pour sans-abri que «la princesse du peuple» soutenait.

«William a été élevé beaucoup plus normalement que son père. Sa mère savait ce que cela pouvait signifier, d'aller au cinéma, à une fête foraine ou au restaurant», explique Mme Junor à l'AFP.

L'effondrement du mariage de ses parents, le divorce en 1996, puis la mort de sa mère, en 1997 dans un accident de voiture à Paris, allaient mettre un terme à cette vie privilégiée. William n'avait alors que 15 ans.

Ironie de l'Histoire, le décès de Diana lui a malgré tout permis d'échapper à la presse à sensation. Le prince Charles a signé un marché avec les tabloïdes: ils laissaient tranquilles les deux garçons, contre des séances de photos officielles régulières.

Après les années de collège dans la prestigieuse école d'Eton, William a passé un an à voyager en Afrique et à faire de la randonnée avec l'armée au Belize. Mais c'est une courte expérience dans une laiterie d'Angleterre qu'il aurait le plus appréciée.

Après cette «gapyear», année de coupure que beaucoup de Britanniques prennent avant l'enseignement supérieur, le prince a rejoint les bancs de l'Université Saint Andrews, qui est à l'Ecosse ce qu'Oxford ou Cambridge sont à l'Angleterre.

C'est dans ces amphis qu'il a rencontré Kate Middleton, celle qu'il épousera le 29 avril.

Le parcours semble impeccable, à la différence de son frère Harry, playboy rebelle abonné des gros titres de la presse. En 2005, pour ne citer qu'un exemple, il arbore une croix gammée lors d'une soirée costumée. William, lui, avait choisi de se déguiser en lion.

Poursuivant dans la lignée royale, William suit l'école militaire de Sandhurst et embrasse la carrière de pilote de la Royal Air Force. En prévision du jour où il pourrait devenir roi, ses obligations officielles se multiplient, avec succès: il a été récemment acclamé lors de sa visite en Nouvelle-Zélande pour réconforter les sinistrés du récent tremblement de terre.

La population aime «son» prince, assure à l'AFP Max Clifford, expert des relations publiques. «Les gens le voient comme le fils de sa mère: les fans de Diana sont devenus ses fans».