Sa robe de mariée, son poids, son passé scolaire, ses anciens amants... La folie médiatique entourant Catherine Middleton atteint des sommets jamais vus depuis la princesse Diana. Sa popularité pourrait faire voler en éclats la paix fragile entre la famille royale et les paparazzis.

Le mariage de Catherine Middleton avec le prince William n'a pas encore eu lieu. Mais la lune de miel entre la future princesse et les Britanniques est bien entamée. Pour un peu, on se croirait en 1981, lorsque la promise du prince Charles, Diana Spencer, était la nouvelle chérie du royaume.

Vêtue d'un tailleur bleu foncé, Catherine Middleton a accompagné son fiancé à une école dans la petite ville de Blackburn lundi dernier. Des photographes et 15 000 admirateurs criaient son nom alors qu'elle rencontrait le personnel de l'institution.

Tout, de son maquillage à son langage corporel, a été analysé par des experts. Comme pour Diana, sa silhouette de plus en plus frêle suscite inquiétude. Une rumeur veut qu'elle ait fait rétrécir sa bague de fiançailles. «Elle fond sous nos yeux, a dit Kay Burley, présentatrice à Sky TV. Kate doit reconnaître qu'elle est maintenant un modèle pour les jeunes filles qui rêvent de vivre son conte de fées.»

Ses jeunes fans peuvent maintenant se procurer non pas une, mais deux poupées à son effigie. Pour les adultes, le quotidien The Times invite ses lecteurs à choisir sa robe de mariée sur son site internet.

Le prince William continue bien sûr à faire couler de l'encre. Sa décision de ne pas porter de jonc de mariage a poussé la BBC à enquêter sur cette pratique matrimoniale. Vérification faite, son grand-père, le duc d'Édimbourg, n'en porte pas, le prince Charles, si.

Mais Catherine Middleton est maintenant plus populaire que le futur roi. Son nom génère 34 millions articles sur Google. Son fiancé ne fait guère mieux que 27 millions de mentions.

Le retour des paparazzis

Or, c'est sa famille qui paie le prix de sa célébrité. Sa mère, Carole Middleton, et sa soeur, Pippa, ont été traquées la semaine dernière par des paparazzis à pied et en cyclomoteur. Elles étaient à Londres pour une séance de magasinage.

La famille Middleton a alerté la Commission des plaintes de la presse (PCC), qui a, à son tour, rappelé les rédacteurs en chef à l'ordre. Ceux-ci adhèrent à un code de conduite depuis 1991 qui interdit «le harcèlement et la poursuite insistante».

Pourquoi n'est-ce pas Catherine Middleton elle-même qui est ciblée par les photographes? «Parce qu'ils ne peuvent la trouver, explique à La Presse Roy Greenslade, professeur de journalisme à la City University de Londres et chroniqueur au Guardian. Le couple habite dans l'île d'Anglesey au pays de Galles, à quatre heures de Londres.»

Trois robes de mariée

Les fiancés ne se déplacent jamais sans un cortège de Range Rover et des gardes de sécurité. Le contraste avec l'époque où la jeune Lady Diana Spencer de 20 ans était suivie chaque jour par une horde de photographes est saisissant.

«La famille royale a appris de ses erreurs», dit Roy Greenslade. L'aversion du prince William pour les médias est aussi de notoriété publique.

Même les informations entourant le mariage sont très peu filtrées par le palais de Buckingham. Les fournisseurs sont tenus au secret. On raconte que Catherine Middleton a commandé trois robes de mariée à trois designers différents afin de brouiller les pistes.

Il n'empêche que le mariage d'amour du prince William avec une belle roturière a rouvert l'appétit des journaux, et pas seulement les tabloïds. La presse internationale s'enflamme tout autant.

Combien de temps encore les paparazzis garderont-ils leurs distances? Pour les salles de rédaction, il sera difficile de résister à une photo du couple pendant sa lune de miel.

«Si des journaux trouvent une bonne raison pour briser leur code d'éthique professionnelle, ils le feront. C'est dans leur nature», affirme Roy Greenslade.

Il y aura 4000 fêtes de rue le jour du mariage royal, mais les républicains ne seront pas les bienvenus. Un arrondissement de Londres a refusé la permission à l'organisation Republic de tenir une fête parallèle dans le centre-ville. Son président, Graham Smith, accuse l'arrondissement de Camden d'avoir cédé à la pression de commerçants opposés au groupe, qui milite pour l'abolition de la monarchie. «C'est une attaque honteuse contre notre liberté d'expression», a-t-il dit. Republic, qui compte 14 000 supporteurs, tentera de casser la décision devant un tribunal.