L'administration Obama a dans un premier temps sous-estimé l'ampleur de la marée noire du golfe du Mexique, ce qui a affaibli la confiance des Américains dans le gouvernement, selon un rapport présenté mercredi devant une commission d'enquête gouvernementale.

Le rapport, rédigé par une équipe de chercheurs en des termes sans concession, ne reflète pas forcément les vues de cette commission nationale, chargée par Obama de présenter d'ici fin janvier 2011 le résultat de ses investigations sur la pire marée noire de l'histoire des États-Unis.

Les premières estimations de la quantité de pétrole en train de se déverser dans l'océan, après l'explosion le 20 avril de la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP au large de la Louisiane, ont «sapé la confiance du public dans la réaction du gouvernement face à la marée noire», est-il écrit dans ce rapport.

«Le gouvernement fédéral a donné l'impression que soit il n'était pas tout à fait assez compétent pour venir à bout de la marée noire, soit il n'était pas entièrement franc avec les Américains concernant l'étendue du problème», selon le texte.

Peu après l'explosion de la plateforme, les garde-côtes ont estimé qu'environ 1000 barils de pétrole se déversaient chaque jour dans l'océan. Les auteurs du rapport, citant des entretiens avec des responsables gouvernementaux, en sont venus à la conclusion que les garde-côtes ne faisaient que relayer les chiffres fournis par BP.

En août, le secrétaire à l'Énergie, Steven Chu, a estimé qu'en fait, c'étaient 62 000 barils par jour qui se déversaient quotidiennement dans le golfe avant qu'un entonnoir ne soit placé sur le puits en juillet, réduisant cette quantité à 53 000 barils. Un système de pompage a ensuite permis mi-août de récupérer tout le pétrole qui s'écoulait du puits, qui a depuis été définitivement scellé.

La Maison-Blanche a immédiatement réagi mercredi à la publication de ce rapport en rappelant que les responsables chargés par le gouvernement de gérer la catastrophe avaient averti dès le début que le flux de pétrole risquait d'être plus important qu'annoncé.

Le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, et l'amiral à la retraite Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire par le gouvernement, ont tous les deux déclaré dès début mai que les évaluations les plus alarmistes allaient jusqu'à 100 000 barils de brut déversés chaque jour.

«La réaction du gouvernement fédéral a été massive et immédiate», écrit la Maison-Blanche dans un communiqué, insistant sur le fait que cette «réaction s'est fondée sur la science, même lorsque cela plaçait (le gouvernement) en opposition avec BP ou des responsables locaux».