La question de la quantité de pétrole toujours dans le golfe du Mexique après la marée noire alimente toujours la controverse, un chercheur estimant lundi que plus de 50% du brut est resté dans l'océan, contre seulement 25% avancés en août par le gouvernement américain.

«La grande concentration» du pétrole qui a fui du puits accidenté fait que «plus de 50%» de ce pétrole serait encore dans les eaux du golfe, a déclaré Ian MacDonald, un océanographe de l'Université de Floride, devant la Commission présidentielle indépendante d'enquête sur la marée noire, provoquée par l'explosion en avril de la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP.

«La plus grande part de ces hydrocarbures est maintenant recouverte par des sédiments marins et côtiers», selon ce spécialiste, qui note «le peu d'indication d'un dégradation par des bactéries de ce pétrole avant qu'il ne soit enfoui».

Le mois dernier, cinq experts de l'université de Géorgie, avaient été encore plus pessimistes en estimant que 70 à 79% du pétrole se trouvait encore dans le golfe du Mexique.

«Nous avons seulement analysé à nouveau le rapport du gouvernement fédéral (et) calculé la quantité de pétrole pouvant probablement se trouver encore dans l'océan, et c'est comme cela que nous sommes arrivés à 70 à 79%», avait alors expliqué à l'AFP Charles Hopkinson, un de ces experts.

«Ce pétrole est toujours dans l'océan, sous la surface, et il faudra probablement des années avant qu'il ne se dégrade complètement», avait prévenu cet océanographe.

L'analyse du gouvernement fédéral, révélée début août dans une communication de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) sur son site internet, était beaucoup plus optimiste et parlait de 75% du brut éliminé.

«La vaste majorité du pétrole de la marée noire provoquée par BP s'est soit évaporée, soit a été brûlée, récupérée en mer ou dispersée...», écrivait la NOAA.

Un responsable fédéral avait cependant indiqué à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que probablement seulement 50% du brut avait été éliminé.

Jane Lubchenco, patronne de la NOAA, avait ultérieurement confirmé l'estimation de 75%.