BP a commencé hier soir à fermer les valves d'un entonnoir fixé sur la fuite de pétrole au fond du golfe du Mexique.

L'opération, qui durera 48 heures, vise à déterminer si le puits est capable de supporter une pression importante sans que d'autres fuites éclatent. À terme, ce procédé pourrait stopper le déversement, qui en était hier à sa 86e journée.

Hier matin, BP avait annoncé que les scientifiques dépêchés par la Maison-Blanche étaient préoccupés par les risques de l'opération, ce qui avait retardé le début des tests.

«Nous avons examiné la question sous tous ses angles, a dit le responsable des opérations, l'amiral Thad Allen. Il était nécessaire de prendre une pause de 24 heures afin de s'assurer que tout soit fait selon les règles de l'art.»

Doutes et craintes

Les doutes sur la réussite du projet avaient été soulevés par l'équipe du secrétaire de l'Énergie, Steven Chu, dépêché à Houston pour travailler avec BP à la mise au point du système de contention. M. Chu craignait que le tuyau du puits n'ait été endommagé durant l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon et qu'il soit incapable de supporter davantage de pression. Selon lui, des failles pourraient apparaître sous le fond marin et relâcher du pétrole et du gaz naturel dans le Golfe. Prix Nobel de physique, Steven Chu milite depuis longtemps en faveur de l'utilisation à grande échelle des énergies renouvelables.

Sous le couvert de l'anonymat, des officiels de l'administration Obama ont dit aux médias que BP était incapable de répondre aux questions soulevées sur l'opération, ce qui a entraîné l'arrêt du processus dans la nuit de mardi à hier.

Le forage d'un puits secondaire a également été arrêté hier, le temps que ces tests soient terminés.