Le vice-président américain Joe Biden devait se rendre mardi dans la zone de la marée noire du golfe du Mexique, où la tempête tropicale Alex se renforçait, compliquant les opérations de secours.



M. Biden devait visiter le centre de commandement des opérations de nettoyage à la Nouvelle-Orleans, avant de se rendre en Floride pour inspecter certaines des zones affectées par les nappes de pétrole.

 

Alex, qui a fait 10 morts an Amérique centrale, devrait rester à distance du site de la marée noire, selon le Centre national des ouragans (NHC). Mais la tempête, avec des vents de 110 kmh, pourrait provoquer une forte houle et perturber les opérations de nettoyage et de récupération du brut.

À 5H00, le centre de la tempête était situé à quelque 735 km au sud-est de Brownsville (Texas), et Alex devrait à ce rythme toucher terre tôt jeudi juste au sud de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, selon le NHC.

La tempête risque de compromettre la mise en place d'un troisième navire de récupération du brut, mais aussi les opérations visant à creuser des puits de secours afin de stopper définitivement l'écoulement de brut.

L'amiral Thad Allen, des garde-côtes, qui supervise les opérations de secours, a souligné lundi que «toute tempête risque de pousser le pétrole plus loin dans les marais».

Les autorités du Mississippi ont annoncé dimanche que du brut s'était déversé en grande quantité sur des plages de l'État, qui n'avait jusqu'à présent reçu du pétrole que sous la forme de galettes.

Trois autres États riverains du golfe du Mexique ont déjà été touchés par la marée noire provoquée par l'explosion le 20 avril d'une plateforme de BP située à 80 km au large: la Louisiane, l'Alabama et la Floride.

En outre, si les vents dépassent les 70 km/h, les bateaux participant aux opérations de secours doivent de leur côté quitter la zone d'opérations, située à quelque 80 km des côtes de Louisiane, a précisé l'amiral Allen.

Dans ce cas, les opérations de secours pourraient être stoppées deux semaines, le temps de démonter et remonter les installations, et la fin du forage des puits de secours être ainsi repoussée à septembre, selon l'amiral.

Le coût de la marée noire pour le groupe britannique BP ne cesse d'augmenter de façon vertigineuse. La compagnie a indiqué lundi avoir déjà dépensé 2,65 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros). Vendredi, le compteur était à 2,35 milliards de dollars. BP dépense donc désormais quatre millions de dollars par heure.

Les demandes de remboursement se multiplient: BP affirme avoir déjà dédommagé près de 41 000 plaignants, pour un total de 128 millions de dollars.

Et l'on voit mal comment ce flux pourrait ralentir tant que le groupe n'aura pas réussi à obturer le puits à l'origine de la catastrophe.

BP avait dû démentir lundi le départ de son directeur général Tony Hayward annoncé par un haut responsable du Kremlin. M. Hayward, qui a été sévèrement critiqué aux États-Unis pour ses multiples gaffes, a cédé la semaine dernière la gestion de la lutte contre la marée noire à un de ses lieutenants, Bob Dudley, un vétéran du groupe, très expérimenté et 100% américain.

Des élus américains ont par ailleurs demandé dans une lettre adressée aux patrons des géants pétroliers Chevron, ConocoPhillips, ExxonMobil et Shell de prouver qu'ils étaient mieux préparés que BP à affronter une marée noire.

Le président Barack Obama a ordonné un moratoire sur les forages en eau profonde, mais la justice a annulé cette décision.