Le directeur général de BP, Tony Hayward, devait déclarer jeudi que la marée noire est le résultat d'une succession de défaillances «sans précédent», d'après le texte de sa première audition devant une commission du Congrès publiée mercredi.

«Je comprends que les gens veuillent avoir une réponse simple concernant ce qui est arrivé et qui est responsable», dit M. Hayward dans ce texte.

«La vérité, cependant, est qu'il s'agit d'un accident complexe, causé par une combinaison de défaillances sans précédent. Plusieurs entreprises sont impliquées, dont BP, et il est tout simplement encore trop tôt pour identifier la cause», ajoute-t-il.

Le géant britannique BP exploitait la plateforme pétrolière Deepwater Horizon dont le naufrage, le 22 avril après une explosion et un incendie survenus deux jours plus tôt, a provoqué dans le golfe du Mexique la pire marée noire de l'histoire des États-Unis.

M. Hayward s'exprimera jeudi devant des élus de la sous-commission de la Supervision et des Enquêtes de la Chambre des représentants, alors que des élus américains ont accusé BP d'avoir négligé les conditions de sécurité de la plateforme pour faire des économies.

Dans ses remarques aux parlementaires, le directeur général du groupe britannique explique qu'une enquête interne de BP s'est concentrée sur les défaillances de sept mécanismes cruciaux de sécurité.

Ces systèmes, souligne-t-il, «auraient dû empêcher cet accident ou limiter l'impact de la fuite».

Parmi les mécanismes cités par M. Hayward figurent le coffrage du puits, les tests de pression visant à vérifier que le puits est bien fermé, les procédures pour détecter et contrôler les hydrocarbures dans le puits ou l'utilisation et la maintenance de valves de sécurité.

«L'explosion et l'incendie à bord de la plateforme Deepwater Horizon et la marée noire qui a suivi dans le golfe du Mexique n'auraient jamais dû arriver et j'en suis profondément désolé», déclare le responsable de BP, se disant «personnellement anéanti».

Assurant être conscient des «inquiétudes, des peurs, des frustrations et de la colère qui résonnent à travers» les États-Unis, le directeur général du géant pétrolier ajoute: «Nous n'aurons pas de repos tant que le puits ne sera pas sous contrôle et nous remplirons nos obligations de nettoyer la marée noire et de répondre à ses conséquences écologiques et économiques».

BP a déjà indiqué qu'il paierait toute les demandes «légitimes» d'indemnisation. A ce propos, M. Hayward indique que BP a déjà déboursé plus de 90 millions de dollars à ce jour pour répondre à 56 000 plaintes, provenant essentiellement de particuliers, et que le groupe prévoit de verser cette semaine 16 millions de dollars à des entreprises touchées par la catastrophe.

«Aucun d'entre nous ne sait pourquoi c'est arrivé. Mais quelle qu'en soit la cause, nous, à BP, ferons ce que nous pouvons pour être sûr qu'un tel accident ne se reproduira jamais», ajoute M. Hayward.

Tony Hayward et le président de la société, Carl-Henric Svanberg, ont eu des entretiens mercredi à la Maison Blanche avec le président américain Barack Obama, à l'issue desquels ils ont accepté de mettre 20 milliards de dollars de côté pour indemniser les victimes de la marée noire.