Le flux de pétrole s'échappant au fond du golfe du Mexique pourrait atteindre 60 000 barils par jour, soit environ 9,5 millions de litres, ont annoncé mardi les autorités américaines, révisant sensiblement à la hausse leurs précédentes estimations.

Selon cette nouvelle estimation, la fuite serait comprise entre 35 000 et 60 000 barils par jour.

Si la fuite correspond au chiffre le plus élevé de cette fourchette, alors c'est comme si l'équivalent de la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989, au cours de laquelle quelque 38 millions de litres de pétrole se sont déversés sur les côtes de l'Alaska, se produisait tous les quatre jours.

«Cette estimation, que nous allons continuer à affiner au fur et à mesure que les scientifiques obtiennent de nouvelles données et conduisent de nouvelles analyses, est la plus complète à ce jour sur la quantité de pétrole qui se déverse à 1,5 km sous la surface de l'océan», déclare le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, dans un communiqué.

De précédentes estimations faisaient état d'une fourchette de 20 000 à 40 000 barils par jour.

Selon cette nouvelle estimation, 300 à 500 millions de litres de pétrole se sont déversés dans l'océan depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon, le 22 avril, deux jours après son explosion.

Les scientifiques ont expliqué que leurs estimations se fondaient sur des données et des images vidéo prises au cours des dernières 24 heures.

Elles sont selon eux beaucoup plus solides que les estimations précédentes, car elles sont faites à partir d'un seul flux de pétrole et non de plusieurs, comme c'était le cas avant l'intervention de BP le 3 juin pour sectionner le tuyau endommagé et y installer un entonnoir permettant de récupérer une partie du brut.

«Un seul flux est plus facile à estimer: avant que le conduit (acheminant le brut) ne soit sectionné, le pétrole sortait à la fois par son extrémité et par plusieurs trous le long du conduit», explique le communiqué des autorités.

Les responsables américains n'indiquent pas si l'opération ayant consisté à sectionner le conduit est responsable d'une augmentation du flux. Des scientifiques avaient estimé avant l'opération qu'elle risquait d'augmenter le débit de la fuite de 20%.

Quelque 19 millions de litres du pétrole s'échappant du puits ont été récupérés en surface ces dix derniers jours, et plusieurs autres millions ont été brûlés ou écrémés à la surface par des navires spécialisés.