Les plages de la région du golfe du Mexique seront «parfaitement restaurées». Le président Barack Obama en a fait la promesse aux résidents et aux propriétaires de commerces de Theodore, en Alabama, lundi. Il les a assurés, du même souffle, que son gouvernement sommerait BP de payer rapidement leurs demandes d'indemnisation.

Le président a affirmé aux Américains que les fruits de mer de la région sont toujours sans risques pour la santé. Il a aussi imploré les agences de voyage de ne pas annuler les visites dans le golfe du Mexique, où bon nombre des fameuses plages blanches de la région ont échappé à la marée noire, a plaidé le président.

Cependant, le pétrole qui s'échappe toujours du puits continue à causer des dommages importants sur plusieurs kilomètres le long du golfe du Mexique. La nappe s'est déjà infiltrée dans des marécages fragiles, les lieux de reproduction de plusieurs espèces marines dont les crevettes et les huîtres.

Barack Obama a maintenu que son gouvernement mobilise en ce moment toutes les ressources disponibles afin de faire face à ce désastre.

Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Bill Burton, le président Obama et BP discutent en ce moment de la demande du chef de la Maison-Blanche: celle que l'entreprise mette sur pied un fonds d'indemnisation indépendant de plusieurs milliards de dollars. Une tierce partie devrait avoir la responsabilité d'administrer le compte, a affirmé M. Burton aux journalistes, peu après le début de la tournée du président américain dans la région affectée par la marée noire.

M. Burton maintient qu'il s'agit là d'une mesure essentielle qui permettra au gouvernement d'aider les résidents et les commerces de la région à reprendre le dessus.

M. Obama en est à sa quatrième visite dans le secteur. Sa cote de popularité ne cessant de plonger au fur et à mesure que s'écoule le pétrole, il est déterminé à profiter de l'occasion pour réaffirmer son leadership face à cette crise. La Maison-Blanche tente aussi d'en faire la démonstration, alors qu'elle projette l'image d'un dirigeant qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour contenir la fuite de pétrole tout en demandant des comptes à BP.

La gestion de cette catastrophe a complètement chamboulé les calendriers diplomatique et législatif de M. Obama. Il a dû annuler des voyages en Asie et en Australie tandis que sur le plan national, son échéancier d'adoption de lois concernant la reprise financière, la lutte aux changements climatiques et la réforme de l'immigration est menacé.

Lors de son premier arrêt, lundi, Barack Obama a pris la parole à partir d'un poste de la garde côtière, sur la côte de l'État du Mississippi. Il a soutenu que les deux jours qu'il passerait dans la région l'aideraient à se préparer pour la rencontre prévue avec les cadres de BP, mercredi.

Selon lui, des problèmes sur les plans des demandes d'indemnisation et de la coordination subsistent. «Nous tâchons de rassembler les faits et les histoires en ce moment. Nous voulons avoir une vision claire afin de présenter à BP le besoin de s'assurer que les individus et les entreprises sont traités de façon juste et prompte», a dit le président avant de manger un plat de fruits de mer de la région, un mets qu'il a déclaré délicieux.

Le conseil d'administration de BP devait débattre lundi, à Londres, d'une éventuelle suspension du versement des dividendes aux actionnaires. Les analystes s'attendent à ce que le paiement soit seulement reporté, réalisé en actions ou placé sous séquestre. Selon un communiqué publié lundi, le groupe a déjà englouti 1,6 milliard de dollars dans la gestion de la marée noire, dont 25 millions versés aux États de Floride, d'Alabama et du Mississippi, et 60 millions pour un projet de construction d'une barrière d'îles au large de la Louisiane.

De son côté, Barack Obama a rendez-vous avec la nation, mardi soir. Du Bureau ovale de la Maison-Blanche, il doit profiter de son discours télévisé pour détailler le plan d'action, du nettoyage à l'indemnisation.