Depuis l'explosion d'une plateforme pétrolière il y a 5 semaines dans le golfe de Mexique, provoquant une catastrophe écologique en passe d'être la pire de l'histoire américaine, le groupe BP est allé d'échec en échec dans ses tentatives de colmater la fuite.

Voici une chronologie de ses efforts sans succès jusqu'ici.

- 25 avril: BP annonce que du pétrole s'échappe du puits, sous la plateforme Deepwater Horizon qui a explosé le 20 avril faisant 11 morts avant de sombrer le 22 dans l'océan à 65 km des côtes de Louisiane (sud).

- 26 avril: BP envoie quatre robots travailler en pleine mer pour fermer le bloc obturateur (valve de sécurité destinée à contrôler la pression) du puits, ce qui permettrait de couper la fuite de brut, qui se situe à 1 500 m de profondeur. Mais les efforts des bras robotiques restent vains.

BP annonce également la construction d'un large couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite ainsi que le forage, qui prendra deux à trois mois, de puits secondaires pour détourner la pression du puits principal et le boucher.

- 8 mai: Le couvercle tant attendu - un silo blanc en forme de dôme qui pèse 100 tonnes et mesure 12 m de haut -, est enfin déposé au fond de l'eau. L'idée est de pomper le brut pour le récupérer à bord d'un pétrolier situé à la verticale.

Le même jour le dispositif doit être retiré en raison de la formation de cristaux similaires à de la glace.

- 12 mai: Un nouveau couvercle, plus petit, d'un poids de 1,6 tonne pour environ 2,4 mètres de hauteur, est envisagé. BP espère limiter la formation de cristaux en injectant de l'eau chaude et du méthanol mais évoque «un procédé inédit et très complexe».

- 13 mai: BP décide d'abandonner la pose du nouveau couvercle pour privilégier l'installation d'un tube destiné à «aspirer le pétrole» qui s'échappe du gisement.

Aidés par des sous-marins télécommandés, les ingénieurs du géant pétrolier introduisent un tube de 15 cm de diamètre dans le puits.

- 17 mai: BP affirme enregistrer de «grands progrès» grâce à ce tuyau permettant de siphonner un cinquième des centaines de milliers de litres de brut qui se déversent quotidiennement dans le golfe du Mexique.

Les hydrocarbures sont absorbés grâce au tube et stockés à bord d'un navire à la surface.

- 27 mai: BP ébauche une nouvelle solution: le colmatage du puits avec l'injection de matériaux et de produits liquides.

La procédure de cimentation qui durera trois jours consiste à injecter depuis un bateau en surface une solution faite d'eau, de matières solides et de barite, un minerai, dans deux conduits qui mènent à la valve anti-explosion du puits, puis de sceller le puits avec du ciment.

- 29 mai: BP annonce l'échec de cette démarche de colmatage alors que la pression du gaz qui s'échappe du puits fait fi de la boue injectée dans l'excavation.

«Nous n'avons pas été en mesure de maîtriser l'écoulement du puits. Le flot était trop important», explique Bob Dudley, directeur général de BP.

- 30 mai: Une nouvelle approche est annoncée: sectionner les pipelines endommagés et ajuster une structure permettant de capturer le pétrole et de le siphonner jusqu'à un navire en surface.

Cette solution rappelle celle du couvercle de confinement tentée début mai sans résultat. BP espère faire circuler de l'eau de mer chaude pour éviter cette cristallisation.

La direction de BP déclare mettre son espoir dans les puits secondaires, qui seront terminés en août pour interrompre définitivement la fuite. Il s'agit de contenir la fuite au moins «jusqu'en août» jusqu'à l'achèvement des puits secondaires.