Goutte par goutte, jour après jour, le pétrole qui s'étend dans le Golfe du Mexique atteint des proportions ahurissantes.

En se fiant sur les scénarios les plus pessimistes, élaborés par des scientifiques, la quantité de pétrole perdue depuis un mois, soit quelque 492 millions de litres, pourrait remplir des cruches de lait alignées sur une distance d'environ 18 200 kilomètres, soit la distance d'un périple New York-Buenos Aires, en Argentine... aller-retour!

Si l'on se fie au scénario gouvernemental le plus optimiste - et selon lequel il s'est écoulé seulement quelque 20 millions de litres - ces mêmes cruches couvriraient une distance légèrement supérieure à une randonnée aller-retour entre New York et Washington.

Il existe une autre façon d'évaluer la quantité exacte de pétrole qui s'est perdue dans le Golfe du Mexique depuis le 20 avril: au pire, on pourrait remplir 102 gymnases d'écoles, du plancher au plafond.

Selon le scénario le plus optimiste, un peu plus de quatre gymnases seraient remplis. C'est ainsi que l'Administration nationale océanique et atmosphérique évalue, sur l'un de ses sites Internet, le volume du déversement de pétrole.

Mais le gouvernement américain a amorcé une révision de ces chiffres, aidé par une équipe de scientifiques travaillant 24 heures sur 24, et devrait présenter un bilan à la fois plus imposant et plus réaliste.

Au pire, la quantité de pétrole qui s'est déjà perdue est 12 fois plus imposante que lors du désastre de l'Exxon Valdez. Au mieux, ce serait moitié moins pire. De façon réaliste, le chiffre se situe probablement quelque part entre ce gigantesque écart.

Mais peu importe la quantité exacte, c'est déjà trop pour les éléments les plus fragiles de l'écosystème du Golfe, affirme Darryl Felder, un biologiste à l'Université de la Louisiane Lafayette.