Le Sénat américain était divisé mardi sur la question de l'augmentation du plafond des indemnisations dues par les compagnies pétrolières en cas de pollution, alors qu'une mesure relevant ce plafond de 75 millions à 10 milliards de dollars a été mise en attente.

Après une première tentative, vaine, d'obtenir l'adoption du texte par une procédure simplifiée appelée «consentement unanime» jeudi dernier, les démocrates ont échoué à nouveau mardi, en raison de l'opposition républicaine.

Le républicain James Inhofe qui a manifesté son opposition mardi devant le Sénat, a indiqué qu'il ne «sait pas à quel niveau le plafond doit être relevé». Le sénateur s'est inquiété pour les producteurs indépendants qui pourraient faire faillite si le plafond était relevé trop haut.

De son côté, le président Barack Obama, qui n'avait pas mâché ses mots la semaine dernière vis-à-vis des compagnies pétrolières dans cette crise, s'est dit «déçu que les efforts destinés à faire en sorte que les compagnies pétrolières paient en totalité pour les désastres qu'elles provoquent aient calé au Sénat pour des raisons partisanes», en visant les républicains.

Mais ces derniers ne sont pas les seuls à contester la question du plafond des indemnisations. La sénatrice démocrate de Louisiane Mary Landrieu -- dont l'Etat qui abrite diverses compagnies liées au pétrole est directement concerné par la marée noire -- a aussi exprimé des craintes ces derniers jours pour les producteurs indépendants de pétrole.

Le président Obama a affirmé que «cette manoeuvre menace de faire payer les contribuables, plutôt que les compagnies pétrolières, pour de futures catastrophes» de même nature que l'actuelle marée noire, et a dit «exhorter les républicains au Sénat à cesser de faire de la politique politicienne».

Mais l'administration Obama n'adhère pas en l'état au plan proposé par les sénateurs démocrates Frank Lautenberg, Bill Nelson, Patty Murray et Robert Menendez.

«La position de l'administration est que le plafond des indemnisations doit être relevé», a dit mardi devant la commission de l'Energie et des ressources naturelles le secrétaire aux Affaires intérieures Ken Salazar. «Nous n'avons pas mis en avant de chiffre précis, mais le montant actuel est inadéquat», a-t-il ajouté.

De son côté, le chef de la majorité démocrate Harry Reid a déclaré mardi à la presse qu'il était contre l'imposition d'un plafond. Le plafond de 10 milliards est «trop bas», a-t-il indiqué en ajoutant que «les dommages dans le Golfe atteignent maintenant les 14 milliards» de dollars.

Le projet de loi vise l'indemnisation de dommages économiques tels que des pertes de revenu dans le tourisme, la pêche, les ressources naturelles ou les impôts locaux.