La marée noire a touché une île protégée au large de la Nouvelle-Orléans, hier, alors que les efforts pour colmater la fuite au moyen d'un dôme de contention se poursuivaient en haute mer.

La marée noire a souillé les berges d'une île écologiquement sensible, hier, dans le golfe du Mexique, marquant le premier contact enregistré entre le déversement et la terre ferme.

 

Pour le moment, ce sont des résidus rougeâtres de la marée noire qui atteignent l'île Freemason, située à 50 kilomètres de la côte. Le pétrole lourd reste plus au large.

«Nos équipes nous ont confirmé que du pétrole est arrivé dans l'île Freemason, dans l'archipel de Chandler», a dit l'officier Connie Terrell de la Garde côtière.

Hier, la compagnie BP a dépêché des équipes de secours sur l'île.

«Nous faisons tout en notre pouvoir pour déployer des manchons gonflables pour essayer de protéger les zones marécageuses et les habitats pour la faune», a dit à l'AFP John Curry, porte-parole pour BP.

L'île Freemason fait partie du Refuge national des îles Breton, zone protégée par le gouvernement fédéral où résident plus de 230 espèces d'oiseaux, dont certaines sont en voie d'extinction.

En haute mer, les efforts visant à bloquer la fuite de pétrole sous-marine se poursuivaient. Un bateau transportant un immense dôme de contention est arrivé dans la région du déversement. Au cours des prochains jours, BP compte diriger le dôme vers la fuite, située à plus de 1,5 kilomètre de profondeur.

Une équipe mettra aussi en place un tuyau pour diriger le pétrole jusqu'à des bateaux à la surface. Le dispositif expérimental, qui n'a jamais été testé, devrait être mis en fonction dimanche soir ou lundi.

L'opération comporte des risques: s'il était mal guidé durant sa mise en place, le dôme pourrait heurter le tuyau d'où s'échappe le pétrole, ce qui accélérerait le débit du déversement.

Baisse du tourisme

Les images de la marée noire diffusées dans le monde entier ont eu pour effet de mettre la Louisiane sur la liste noire de bien des voyageurs. De plus en plus de gens semblent remettre en question leur séjour à La Nouvelle-Orléans, et ce, même si ni la ville ni la côte ne sont jusqu'ici affectées par le déversement.

Le nombre de vols intérieurs qui rejoignent la Nouvelle-Orléans a chuté de 35% depuis le début du déversement, selon le site Skyscanner.com.

À La Nouvelle-Orléans, plusieurs hôteliers interrogés hier par La Presse ont dit recevoir régulièrement des appels de voyageurs inquiets.

«Les gens posent des questions, a dit Alexhea Sims, de l'hôtel Royal, dans le populaire French Quarter. Ils veulent savoir si la marée noire est près de la ville, si on sent le pétrole d'ici. On arrive à les rassurer. Jusqu'ici, nous n'avons eu aucune annulation», dit-elle.