Ils sont habitués de subir les remontrances démocratiques des Américains. Les suspects usuels aux yeux des États-Unis d'un autoritarisme. Des dirigeants qui monopolisent le pouvoir au détriment de leurs populations. Certains étant même considérés comme des dictateurs par l'Oncle Sam. Avec la course à la Maison-Blanche hors norme qu'on connaît, où le candidat républicain est entre autres accusé d'inconduites sexuelles par plusieurs femmes et où la candidate démocrate est l'objet d'une enquête du FBI, c'est au tour de ses dirigeants mal aimés par leurs homologues américains de prendre leur revanche.

Le dirigeant Bachar al-Assad, dont les Américains exigent qu'il quitte le pouvoir d'une Syrie en guerre depuis maintenant plus de cinq ans, où plus de 300 000 personnes ont perdu la vie, et dont les forces militaires sous son contrôle sont accusées d'avoir fait usage d'armes chimiques contre des civils, y va du souhait suivant :  « Nous espérons que nous pourrons voir un président américain rationnel, juste, qui obéisse au droit international, traitant avec les pays étrangers dans un respect mutuel, avec un souci de parité. Mais nous savons tous que ce ne sont que des voeux pieux et des fantaisies. »

Le Vénézuélien Nicolas Maduro, dauphin d'Hugo Chavez connu pour son anti-américanisme et qui est en ce moment aux prises avec une crise économique sans précédent et dont l'opposition réclame la destitution, estimait à la suite du premier débat présidentiel : « Si la moitié des choses dites sont vraies. Ni l'un ni l'autre (ni Trump ni Clinton, NDLR) ne peut être président des États-Unis ou de tout autre pays ».

PHOTO Marco Bello, REUTERS

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro

Le dirigeant russe lançait en septembre : « Je ne crois pas qu'ils (Clinton et Trump, NDLR) montrent le meilleur exemple ». Vladimir Poutine, à qui Donald Trump a maintes fois fait des courbettes affirmant notamment admirer son leadership, est accusé par le camp démocrate de vouloir influencer le cours de la présidentielle américaine, notamment par l'entremise de pirates informatiques russes. Accusations qu'il a tournées en dérision la semaine dernière déclarant devant les médias : « Y a-t-il quelqu'un qui croit sérieusement que la Russie peut influencer le choix du peuple américain ? Est-ce que les États-Unis sont une république bananière ?».

photo Mikhail Klimentyev, AP

Le président Vladimir Poutine.

Hassan Rohani, le président iranien avec lequel Obama est parvenu à l'accord historique sur le nucléaire entre les deux pays ennemis, est allé d'une pointe de philosophie cinglante envers le prochain (ou la prochaine) locataire de la Maison-Blanche. « Devrais-je préférer le mauvais au pire ou le pire au mauvais ? »

- D'après The Atlantic

photo archives AP

Le président iranien Hassan Rohani.