Hillary Clinton et Donald Trump ont jeté toutes leurs forces dans la bataille pour la Floride, État crucial que le candidat républicain en position de négligé ne peut se permettre de perdre.

La candidate démocrate a tenu un rallye à Coconut Creek, avant de partir vers Miami pour une levée de fonds. Mercredi, elle continuera de sillonner la Floride, à Lake Worth et Tampa.

De son côté, après deux réunions de campagne lundi à St. Augustine et Tampa, M. Trump en a animé une autre mardi à Sanford, près d'Orlando, et il devait poursuivre dans la foulée à Tallahassee, la capitale de l'État, avec un rallye à 18h00.

Le candidat populiste a concentré ses attaques sur l'«Obamacare», le système de couverture santé voulu par le président Barack Obama, au sujet de laquelle les Américains ont appris qu'ils devraient payer l'année prochaine en moyenne 25% de plus pour les primes d'assurance.

«Je vous débarrasserai de cette loi catastrophique et la remplacerai par des options offrant le choix, la liberté, de façon abordable», a assuré M. Trump.

Le milliardaire, qui promet de faire mentir les sondages prédisant se défaite, aura au final consacré trois jours d'affilée à courtiser les électeurs du «Sunshine State».

La péninsule ensoleillée du sud-est des États-Unis a souvent été décisive pour la présidentielle américaine. Personne n'a oublié que là s'est jouée l'élection ultra controversée de 2000, finalement attribuée à George W. Bush au détriment d'Al Gore.

Seize ans plus tard, la Floride sera pour Donald Trump synonyme de ça passe ou ça casse. La perte de cet État enterrerait ses derniers espoirs et ouvrirait pour sa rivale démocrate une autoroute vers la Maison Blanche.

Le camp de sa rivale est tout aussi conscient de l'enjeu. «On ne prévoit pas de perdre en Floride. C'est le premier de tous les lots», a déclaré mardi Jennifer Palmieri, directrice de la communication de l'équipe Clinton.

Le président Obama a de son côté fait savoir mardi qu'il retournerait vendredi en Floride soutenir son ex-secrétaire d'État.

«J'adore la Floride» 

Il reste désormais moins de deux semaines avant le scrutin du 8 novembre.

Le magnat de l'immobilier new-yorkais, qui possède le complexe hôtelier Mar-a-Lago à Palm Beach, aime présenter la Floride comme son deuxième lieu de résidence.

«J'adore la Floride», a-t-il répété lundi. «J'y suis tout le temps».

Mais cette déclaration d'amour n'empêche pas les nuages de s'accumuler pour lui et, dans cette région littorale fréquemment menacée par les ouragans, M. Trump est menacé d'être balayé par Hillary Clinton.

Les derniers sondages portant sur la Floride accordent en moyenne une avance de quatre points à l'ancienne secrétaire d'État, qui peut compter sur l'important soutien des Américains d'origine hispanique.

Selon les experts, une forte participation des électeurs pourrait se traduire par un raz-de-marée démocrate. A l'inverse, seul un bas taux de participation permettrait à Donald Trump de renverser la vapeur et créer la surprise.

«Plus la participation sera forte, plus nous ferons entendre quel pays nous sommes et quel avenir nous souhaitons bâtir ensemble», a d'ailleurs lancé mardi Hillary Clinton à Coconut Creek.

Mais là n'est pas le seul motif d'inquiétude pour le camp républicain. Les votes par correspondance, qui sont traditionnellement un point fort du Grand Old Party en Floride, en sont un autre.

Les premières tendances montrent en effet une nette hausse de la participation des démocrates par rapport à 2012, même si le parti républicain, qui s'appuie sur des légions d'électeurs retraités conditionnés à voter ainsi de façon anticipée, reste en tête.

AP

Donald Trump à son arrivée à un rallye à l'aéroport international d'Orlando.

Colin Powell votera Hillary Clinton 

Les observateurs constatent par ailleurs qu'Hillary Clinton a dépensé nettement davantage que son rival en publicités télévisées en Floride.

Enfin, les démocrates se disent portés par une vague de nouveaux inscrits sur les listes électorales.

Dans une note révélée lundi, la directrice de campagne de Mme Clinton en Floride, Simone Ward, souligne que les démocrates ont enregistré près de 692 000 électeurs supplémentaires depuis 2012, contre 593 000 pour les républicains.

Tous ces signes défavorables sont balayés d'un revers de manche par Donald Trump, qui les met sur le compte d'une collusion présumée entre les instituts de sondages, les médias et le camp de son adversaire.

«Je pense que nous sommes en train de l'emporter en Floride», a martelé mardi M. Trump.

Colin Powell, premier afro-américain à avoir occupé le poste de chef d'état-major des armées, avant de devenir secrétaire d'État sous la présidence républicaine de George W. Bush, a lui annoncé qu'il voterait Hillary Clinton.

AFP

Colin Powell à Washington, la semaine dernière.