Elle a coloré ses deux couettes aux couleurs bleu blanc rouge de l'Amérique. Amanda Philipps est venue samedi à Roanoke, au coeur de la Virginie minière, pour soutenir Donald Trump mais elle le voudrait «plus présidentiel» lundi soir face à Hillary Clinton.

«Je voudrais qu'il soit plus présidentiel, mais dur aussi» lors du débat télévisé, le premier qui va opposer les deux candidats à l'élection présidentielle du 8 novembre, déclare cette travailleuse sociale de 36 ans, venue avec sa fille de 10 ans soutenir l'imprévisible et bouillonnant candidat républicain à la Maison-Blanche.

Elle confie sous son maquillage tricolore qu'elle n'est «pas à 100% pour le mur» que Donald Trump veut bâtir à la frontière du Mexique pour barrer l'entrée aux immigrés et voudrait que Trump «soit plus humain et pas trop hardcore».

À quelques heures du débat qui devrait battre des records d'audience, tous les partisans de Trump rencontrés à cette réunion publique dans une salle de sports de Roanoke insistent sur le «sérieux» dont devra faire preuve le candidat face à Hillary Clinton, sa rivale démocrate, réputée femme de dossiers mais critiquée pour sa froideur.

«Je ne pense pas qu'il sera agressif mais je voudrais qu'il donne des réponses plus courtes et précises, plutôt que d'être dans l'émotion», dit Jeff Lee, un chauffeur de camion de 58 ans, en prenant des selfies devant un bus tapissé d'une photo géante de Trump et de son colistier Mike Pence.

Il ne veut pas d'une parole «tamisée comme les autres candidats», mais juste que Trump «attende qu'on lui pose les questions».

Jeff Lee veut que son candidat «parle des questions centrales qui «rendront à l'Amérique sa grandeur»», le slogan de Trump, comme «la sécurisation des frontières». «Car nous demandons (aux immigrés) de retourner chez eux pour remettre les Américains au travail». 

«Rugueux mais professionnel» 

«Par certains aspects, il a besoin d'être un peu rugueux, affirmatif, car on ne peut pas être passif, mais en même temps, il doit être professionnel», résume Lisa Ballard, 53 ans, venue avec sa fille Kaile, 14 ans, qui tient un panneau sur «la majorité silencieuse avec Trump».

Tout dépendra du modérateur, en l'occurrence le présentateur du journal du soir sur NBC, Lester Holt, relèvent plusieurs supporters, plutôt méfiants à l'égard des médias. Mme Ballard déplore que «les questions soient écrites par avance».

«Au début (de sa campagne) il était un peu dur» dans la manière dont il communiquait mais «depuis un mois, il est super», estime Ron Millner, 47 ans, qui travaille dans l'immobilier.

Loren Spivack, 39 ans, se cache derrière un pilier pour vendre à la sauvette des livres satiriques sur Hillary Clinton ou Barack Obama. Il pense que ce sera «le débat le plus intéressant qui soit car Dieu n'a jamais créé de candidats aussi différents».

Ce premier de trois débats est tout cas très attendu, dans une élection extrêmement polarisée, en raison des personnalités opposées des deux candidats.

«Ils sont comme l'eau et l'huile», estime ce militant habitué des meetings de Trump. Il veut que le républicain parle des musulmans, car il «ne voit pas la différence entre les musulmans modérés et les radicalisés».

Kevin Connolly, un républicain de 64 ans, n'est «pas fan» de Trump et ne sait pas s'il votera pour lui mais il voudrait qu'il soit «plus digne, comme il l'a été quand il a rencontré le président mexicain».

Marke White, 46 ans, un ancien militaire venu de l'Ohio à 6 heures de route de Roanoke, a comme les autres militants prononcé une prière en début de meeting et chanté l'hymne national.

Il ne veut surtout pas que Trump se comporte lundi comme «un homme politique» traditionnel mais qu'il soit «lui-même» pour «secouer le système politique» qui «nous retient en otages et ne nous donne pas de voix».