Donald Trump a détaillé lundi son plan de lutte contre le terrorisme islamique international, promettant notamment un «filtrage extrême» des immigrants s'il devenait président, pour protéger les États-Unis.

Faisant à plusieurs reprises un parallèle avec l'époque de la Guerre froide, promettant de travailler avec l'OTAN et les alliés des États-Unis au Moyen-Orient, M. Trump a insisté sur le besoin d'une «nouvelle approche» et a promis de mettre immédiatement fin à la stratégie actuelle d'«édification des nations» s'il entrait à la Maison Blanche.

«Mon administration poursuivra des opérations militaires conjointes et de coalition pour détruire l'État islamique», a affirmé l'homme d'affaires, évoquant également une «coopération internationale pour couper le financement» du groupe djihadiste, dans un discours à Youngstown, en Ohio.

«Comme nous avons gagné la guerre froide en partie en exposant les maux du communisme et les vertus du marché libre, nous devons l'emporter sur l'idéologie de l'islam radical», a insisté le républicain, en baisse actuellement dans les sondages face à la démocrate Hillary Clinton.

«En tant que président, j'appellerai à une conférence internationale» visant à arrêter l'expansion de l'islam  radical, a-t-il ajouté. «Nous travaillerons avec tous ceux qui reconnaissent que cette idéologie de la mort doit être anéantie».

Suspension temporaire 

«Nous travaillerons de très près avec l'OTAN sur cette nouvelle mission (...) Je pense aussi que nous pouvons trouver un terrain commun avec la Russie dans la lutte contre l'EI», a-t-il ajouté.

«Et une nouvelle politique de l'immigration est immédiatement nécessaire», a poursuivi Donald Trump, affirmant que le point commun des attentats commis aux États-Unis depuis le 11-Septembre était qu'ils avaient «impliqué des immigrants ou des enfants d'immigrants».

«Durant la guerre froide, nous avions des tests de sélection idéologique. Il est plus que temps de mettre en place de nouveaux contrôles face aux menaces auxquelles nous sommes confrontés. Je les qualifierais de filtrage extrême», a ajouté Donald Trump.

Outre ces procédures de sélection «extrême», il a insisté sur la nécessité de «suspendre temporairement l'immigration de certaines des régions les plus dangereuses et instables du monde qui ont une histoire d'exporter le terrorisme». Il a aussi prêché pour filtrer «tous ceux qui ont une attitude hostile envers notre pays ou ses principes».

«Le gouvernement Trump établira un principe simple qui s'appliquera à toutes les décisions concernant l'immigration. Nous serons fermes, nous serons même extrêmes. Nous n'admettrons dans ce pays que les gens qui partagent nos valeurs et respectent notre population».

Le magnat de l'immobilier a dressé un bilan très dur des «décisions absolument désastreuses» prises par le président Barack Obama et son ex-secrétaire d'État Hillary Clinton au Moyen-Orient.

«Nous avons créé les vides qui permettent au terrorisme de se développer et de prospérer», a-t-il affirmé. «La politique d'Hillary Clinton a permis d'offrir une scène mondiale au groupe État islamique».

M. Trump a aussi proposé de mettre en place dès qu'il serait président une «commission sur l'islam radical incluant des voix réformistes», pour identifier les signes précoces de radicalisation et trouver les réseaux qui la soutiennent.

Quelques minutes avant ce discours, le vice-président Joe Biden, en campagne avec Hillary Clinton, avait éreinté le républicain, affirmant qu'il n'était «absolument pas qualifié» pour devenir président des États-Unis.

«Aucun candidat d'un grand parti dans l'histoire américaine n'a eu aussi peu de connaissances, ou n'a été moins préparé pour s'occuper de notre sécurité nationale», a tonné M. Biden, faisant campagne pour la première fois cette année avec Mme Clinton. «Et ce qui me stupéfait, c'est qu'il ne semble pas vouloir apprendre». «Il ne comprend pas les enjeux».