Le républicain Donald Trump, qui a connu un lundi difficile, a laissé entendre que la prochaine élection «pourra être truquée», une hypothèse que n'a jamais osé formuler un candidat présidentiel de l'ère contemporaine.

M. Trump n'a présenté aucune preuve pouvant appuyer ses craintes, lesquelles si elles sont répétées pourraient remettre en cause l'essence même du processus démocratique.

«Je crains que cette élection soit truquée, je dois être honnête», a-t-il lancé à des partisans réunis à Columbus, en Ohio. Il a ajouté que «de plus en plus» de gens lui disent que la prochaine élection ne sera pas disputée de façon juste et honnête. Là aussi, il n'a pas développé cette idée.

Le politicien populiste n'en est pas à ses premières accusations à ce sujet. Il avait déjà laissé entendre que les démocrates avaient triché pendant les primaires pour permettre à Hillary Clinton de vaincre Bernie Sanders.

Donald Trump est un habitué des théories complotistes. Il a déjà cru que le président Barack Obama était né à l'étranger et, plus récemment, répandu la rumeur voulant que le père de son ancien rival Ted Cruz était un associé de l'assassin de John F. Kennedy. Il soutient également qu'on ne lui aurait pas permis de remporter la nomination républicaine si ses victoires n'avaient pas été aussi décisives.

Le camp Trump n'a pas rappelé ou contacté l'Associated Press pour fournir des explications additionnelles sur les nouvelles allégations de son chef. Quant à l'organisation de Mme Clinton, elle a refusé de commenter.

Donald Trump a bien pris garde de répéter ses accusations lors d'un rassemblement qui s'est déroulé à Mechanicsburg, en Pennsylvanie, en soirée.

Pendant le rassemblement en Ohio, le candidat républicain n'a pas parlé de la dernière controverse qui pourrait lui nuire pendant la campagne. Au cours de son discours d'environ une heure prononcé à Columbus, il n'a pas mentionné une seule fois ses critiques envers Khizr et Ghazala Khan, le couple de musulmans dont le fils est mort en Irak en 2004.

Menant campagne au Nevada, le colistier de Donald Trump, Mike Pence, a dû faire taire ses partisans qui huaient la mère d'un aviateur de l'armée américaine venue lui demander comment il pouvait tolérer ce qu'elle considérait comme un manque de respect envers les militaires américains.

«C'est à quoi ressemble la liberté, c'est ça la liberté», a-t-il répondu.

Il a ensuite ajouté: «le capitaine Kahn est un héros américain. Nous l'honorons lui et sa famille. Nous chérissons sa famille.»