Le candidat républicain «présumé» à la Maison-Blanche Donald Trump a déclaré que pour le maire de Londres, un musulman d'origine pakistanaise, il ferait exception à sa proposition d'interdire le territoire américain aux adeptes de l'islam.

Dans un entretien avec le New York Times publié lundi, l'homme d'affaires a affirmé qu'«il y aurait toujours des exceptions».

Sadiq Khan, premier musulman élu à la mairie de Londres, avait confié son inquiétude au magazine Time de ne pas pouvoir se rendre aux États-Unis en cas de victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de novembre.

«Il ne s'agit pas simplement de moi, mais aussi de mes amis, ma famille et de tous ceux dont les origines sont semblables aux miennes, partout dans le monde», a réagi mardi le maire de Londres.

«La vision ignorante de l'islam qu'a Donald Trump pourrait rendre nos deux pays moins sûrs, elle risque d'éloigner les musulmans modérés dans le monde entier et de servir les intérêts des extrémistes», a-t-il poursuivi.

«Donald Trump et ceux autour de lui pensent que les valeurs libérales de l'Occident sont incompatibles avec l'islam modéré. Londres lui a démontré le contraire», a martelé Sadiq Khan.

Le milliardaire américain avait déclaré vouloir interdire temporairement aux musulmans d'entrer sur le territoire américain, un moyen selon lui de lutter contre le terrorisme islamiste après les attentats de Paris et une fusillade sanglante en Californie.

Donald Trump dont les déclarations fracassantes lui ont permis d'augmenter sa popularité aux États-Unis a salué l'élection de Sadiq Khan.

«C'est une très bonne chose, et j'espère qu'il fera du très bon boulot, parce que franchement ce serait très très bien», a-t-il déclaré dans l'entretien au New York Times.

Sadiq Khan, dont les parents sont des immigrés pakistanais, avait fait part de son intention au Time de se rendre aux «États-Unis pour rencontrer les maires américains».

«Si Donald Trump est élu président, je ne pourrais pas y aller à cause de ma religion», avait-il déploré, ajoutant qu'il était convaincu que «l'approche politique de Donald Trump» ne pouvait pas le faire gagner.

PHOTO THE NEW YORK TIMES

La plupart des analystes politiques n'excluent pas aujourd'hui la possibilité que Donald Trump devienne président des États-Unis.