Donald Trump veut forcer le Mexique à payer un mur géant à la frontière sud des États-Unis, en menaçant de couper les milliards de dollars envoyés chaque année dans leur pays par les Mexicains vivant aux États-Unis, a-t-il expliqué à au Washington Post.

Le candidat républicain à la présidence américaine veut construire ce mur de 1600 kilomètres de long pour empêcher l'immigration clandestine. Il en a fait un des points forts de sa campagne. Il veut aussi que le Mexique paye pour ce mur, dont il a estimé le coût à 8 milliards de dollars (plus de 10 milliards de dollars CAN.

En réponse à une question écrite du Washington Post sur son financement, M. Trump a envoyé au quotidien un mémo de deux pages sur la question.

Il y explique qu'il est prêt à modifier une disposition de la loi antiterroriste Patriot Act, qui bloquerait une partie des transferts de fonds à destination du Mexique.

Les milliards de dollars qu'envoient les immigrés mexicains dans leur pays depuis le monde entier sont une des sources les plus importantes de revenus avec le pétrole et le tourisme.

L'ensemble de ces transferts personnels vers le Mexique s'élevait à plus de 23 milliards de dollars (près de 30 milliards de dollars CAN) en 2014, selon la Banque mondiale.

Si le Mexique «effectue un paiement de 5-10 milliards», Donald Trump précise qu'il ne mettra pas sa menace à exécution. «C'est une décision facile pour le Mexique», écrit-il dans ce mémo publié par le quotidien.

Et selon lui, une fois que le mur sera financé, «les transferts de fonds continueront, année après année».

Le mémo explore d'autres pistes, comme une augmentation des tarifs douaniers, l'annulation des visas ou une augmentation des frais de visa.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto a rejeté l'idée de payer pour le mur. Le mois dernier, il a comparé la rhétorique de Donald Trump à la montée d'Adolf Hitler et Benito Mussolini en Europe.

Donald Trump

Un projet irréaliste

Barack Obama a jugé mardi complètement irréaliste le projet de Donald Trump, qui voudrait forcer le Mexique à payer l'édification d'un mur de séparation.

«Est-ce qu'on va traquer chaque transfert d'argent de Western Union vers le Mexique? Bonne chance avec ça», a lancé M. Obama, ajoutant qu'un tel projet nuirait à l'économie mexicaine et conduirait de facto à davantage d'émigration vers les États-Unis.