Le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump a accusé les musulmans de ne pas s'impliquer suffisamment dans la prévention des attentats, leur reprochant de ne «pas signaler» les comportements suspects, dans une interview diffusée mercredi sur la chaîne ITV.

«Quand ils voient qu'il y a un problème, ils doivent le signaler. Mais ils ne le signalent pas du tout, et c'est un gros problème», a déclaré le milliardaire américain, favori des primaires républicaines.

«C'est vraiment comme s'ils se protégeaient les uns les autres», a ajouté M. Trump, regrettant que les auteurs de l'attentat de San Bernardino, qui avait fait 14 morts l'an dernier en Californie, n'aient pas été dénoncés.

«Ils doivent s'ouvrir au monde, ils doivent dénoncer les mauvais», a-t-il poursuivi, assurant dans le même temps éprouver un «grand respect pour les musulmans».

Les propos du candidat républicain, diffusés au lendemain des attentats de Bruxelles, ont été immédiatement dénoncés par le Conseil des musulmans du Royaume-Uni (MCB).

Ces déclarations «vont dans le sens de ce que veulent les terroristes: que les musulmans eux-mêmes se sentent marginalisés», a regretté un responsable de l'organisation, Miqdaad Versi.

Donald Trump «est dans l'erreur», a estimé de son côté Neil Basu, un responsable antiterroriste de Scotland Yard, sur la BBC. «Diaboliser une partie de la population est la pire chose qu'on puisse faire».

Le candidat républicain avait déjà été sévèrement critiqué au Royaume-Uni après avoir proposé d'empêcher temporairement les musulmans d'entrer aux États-Unis, dans la foulée de la fusillade de San Bernardino, et une pétition demandant à ce qu'il soit interdit d'entrer dans le pays avait recueilli plus de 580 000 signatures.