Gouverneur républicain modéré, John Kasich a créé mardi la surprise dans les élections primaires présidentielles américaines du New Hampshire, arrivant deuxième derrière Donald Trump, après une campagne intense menée loin des projecteurs.

M. Kasich, 63 ans, gouverneur de l'Ohio, avait concentré tous ses efforts sur le petit État du nord-est. Il y est venu des dizaines de fois, la première fois en mars 2015, quatre mois avant de déclarer sa candidature à la présidence. Il y a participé à plus de 100 rencontres électorales.

Affable et à l'aise sur le terrain, le gouverneur avait choisi une campagne positive, face aux bordées d'insultes qui faisaient le quotidien de certains de ses concurrents républicains.

«Ce soir, la lumière l'a emporté sur les ténèbres de la campagne négative», s'est-il réjoui après les résultats, remerciant ses supporters.

«Quand je serai président... nous règlerons les problèmes de l'Amérique, non pas en étant, d'abord républicain ou démocrate, mais en rappelant à tout le monde que nous sommes Américains, déterminés à faire briller l'Amérique et à régler nos problèmes», a-t-il ajouté.

«Vous cherchez un conservateur comme Reagan? Vous en avez trouvé un», affirmait mardi sa campagne sur Twitter, montrant une photo de John Kasich serrant la main de l'ancien président républicain.

C'est à lui que le New York Times avait apporté son soutien le 30 janvier dernier, parmi les candidats républicains, affirmant que John Kasich était «le seul choix plausible pour des républicains fatigués de l'extrémisme et de l'inexpérience qui s'affichent dans cette élection».

Longue expérience 

John Kasich, qui aime à se présenter comme un «mari, père, ami, croyant», était arrivé en 8e position dans l'Iowa, avec 1,9% des votes républicains. Mais il savait qu'il avait plus de chances dans le New Hampshire, où les nombreux électeurs indépendants peuvent voter républicain ou démocrate.

Il a une longue expérience politique: gouverneur élu en 2010, réélu en 2014, il était auparavant membre de la Chambre des Représentants (1983-2001) et élu du Sénat de l'Ohio (1979-1983).

Il avait déjà envisagé une candidature à la présidence en 2000, avant de renoncer et de partir travailler comme banquier d'affaires et commentateur pour la chaîne Fox News.

Il était pour la première guerre du Golfe en 1990-91, et pour l'invasion de l'Afghanistan en 2001. Mais il avait voté aussi avec les démocrates pour l'interdiction des armes d'assaut en 1994, sous la première présidence Clinton, s'attirant les foudres de la NRA, le lobby des armes. Il avait aussi proposé dans les années 1990, en tant que membre de la commission budgétaire de la Chambre, sa propre version d'une couverture maladie universelle.

«La politique est devenue méchante et désespérée, mais cela n'a pas à être comme cela», avait-il déclaré dans un dernier message aux électeurs du New Hampshire avant le vote, rappelant au passage son bilan de gouverneur ayant «réduit les impôts, équilibré le budget, créé des emplois et rejeté Obamacare», l'assurance maladie mise en place par le président Obama.

«Nous pouvons dire non au statu quo, et non aux disputes et à la défaite», avait-il ajouté.

Et même si son financement est maigre, son organisation limitée, par rapport à un Jeb Bush ou à un Donald Trump milliardaire, John Kasich a déjà promis de continuer sa campagne positive en Caroline du Sud, où les primaires républicaines auront lieu le 20 février.