Les Américains ont choisi cette semaine Barack Obama comme président pour les quatre prochaines années, mais certains électeurs devaient aussi répondre à des questions référendaires aux répercussions juridiques et sociales importantes et, surtout, immédiates.

Il y avait cette année 174 référendums dans 38 États. Ils touchaient une grande variété d'enjeux, dont l'annexion de Porto Rico comme 51e État.

Mardi soir, les Portoricains ont voté à 61 % pour l'annexion de leur île aux États-Unis. Toutefois, l'annexion de Porto Rico d'ici à la prochaine présidentielle, en 2016, est hautement improbable, selon Véronique Pronovost, chercheuse en conservatisme politique à la chaire Raoul-Dandurand de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).

«Il faudrait que Porto Rico ait beaucoup à apporter aux États-Unis. Si ça représente un fardeau, ou un poids économique supplémentaire, ce n'est pas demain matin que le pays acceptera l'annexion, a expliqué Mme Pronovost à La Presse. Pour l'instant, il y a déjà des accords commerciaux. Annexer l'île aux États-Unis ne donnerait qu'un paquet de problèmes institutionnels.»

Une nouvelle révolution sexuelle

En ce qui concerne les droits des personnes homosexuelles et l'ouverture au mariage gai, les États-Unis vivent une véritable révolution, affirme la chercheuse de l'UQAM.

«Pour le mariage gai, c'est une petite révolution depuis cinq ans. Lors d'un sondage réalisé en 2008, 55 % de la population américaine disait non au mariage homosexuel et quatre ans plus tard, c'est exactement le contraire», explique Mme Pronovost.

«Une évolution comme ça sur quatre ans de 10 %, pour les États-Unis, c'est énorme! Les changements sont normalement très, très lents. C'est hallucinant, les progrès», dit-elle avec beaucoup d'enthousiasme.

Le Maine, le Maryland et l'État de Washington sont depuis mardi pour le mariage gai, alors que le Minnesota a rejeté un amendement qui précisait que le mariage est l'union d'un homme et d'une femme.

En Californie, par contre, ce fut la surprise. L'État qui est normalement vu comme progressiste et vote traditionnellement pour le Parti démocrate a dit non à l'abolition de la peine de mort, ainsi qu'à l'étiquetage obligatoire des aliments génétiquement modifiés (OGM).