Les démocrates devraient conserver leur majorité au Sénat, et les républicains garder la main sur la Chambre des représentants, à l'issue des élections législatives américaines mardi, laissant présager un statu quo synonyme d'impasse politique au Congrès.

Les républicains avaient gagné le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en 2010, avec une avance de 25 élus par rapport à leurs rivaux sur un total de 435 sièges. Selon les télévisions américaines, ils devraient conserver cette majorité.

Les démocrates étaient de leur côté en passe de conserver leur majorité au Sénat mardi soir, ont annoncé les chaînes de télévision Fox et CNN.

Les républicains devaient remporter quatre sièges pour ravir la majorité des 100 sièges du Sénat, mais ils en ont perdu au moins trois, dans les États du Massachusetts, de la Virginie et de l'Indiana.

Tous les deux ans, les électeurs américains renouvellent la totalité des élus de la Chambre et un tiers des sénateurs. Le scrutin mardi portait à la fois sur le Congrès et la présidentielle, remportée par le président démocrate sortant Barack Obama.

Cette situation risque de prolonger l'impasse politique actuelle alors que les élus du Congrès doivent prendre des décisions cruciales d'ici la fin de l'année en matière de dette et de budget.

Dans le Massachusetts, où la bataille était très serrée, la démocrate Elizabeth Warren, une professeur de l'université d'Havard qui a beaucoup oeuvré en faveur des consommateurs, a détrôné le républicain Scott Brown de son siège, longtemps détenu par le démocrate Ted Kennedy, décédé en 2009.

Deux autres candidats républicains proches du Tea Party qui avaient tenu des propos controversés sur le viol ont été battus.

Dans l'Indiana (nord), le démocrate Joe Donnelly a ravi le siège du conservateur proche du Tea Party, Richard Mourdock, qui avait suscité un tollé en déclarant qu'une femme qui tombait enceinte après un viol était une «volonté de Dieu».

Risque de défaut de paiement

Dans le Missouri, l'ultra-conservateur Todd Akin, imposé par le Tea Party lors de la primaire républicaine, a aussi été battu par la sénatrice démocrate sortante, Claire MacCaskill. Il avait suscité la consternation --et provoqué sa chute dans les sondages-- avec des propos sur le «viol légitime».

Les républicains étaient aussi donnés perdants dans le Maine et le Connecticut.

D'ici à la fin de l'année, les élus démocrates et républicains devront s'entendre pour régler l'épineuse question du «mur budgétaire» («fiscal cliff» en anglais) qui suscite des inquiétudes croissantes.

Sans accord au Congrès, des baisses draconiennes de dépenses et des hausses d'impôts entreront automatiquement en vigueur au 1er janvier, menaçant de faire retomber les États-Unis en récession.

Le Congrès devra également rapidement trouver un accord pour relever le plafond de la faramineuse dette publique américaine et éviter au pays de se retrouver en défaut de paiement.

Le ministère du Trésor américain a récemment indiqué que le plafond devait être atteint d'ici à la fin décembre.

Ce dossier empoisonne la politique américaine depuis l'été 2011, quand l'agence d'évaluation Standard & Poor's avait privé les États-Unis de son perstigieux triple A.

L'affrontement sur le budget promet d'être âpre. Les républicains, poussés des représentants proches du Tea Party élus en 2010, promettent de refuser toute hausse des impôts, comme le réclame le président démocrate Barack Obama sur les ménages les plus aisés.

Photo: Reuters

Todd Akin au bureau de vote ce matin.