Barack Obama et Mitt Romney faisaient campagne à un rythme effréné dimanche à l'avant-veille de l'élection présidentielle américaine, chacun rassemblant ses dernières forces avant mardi pour tenter de prendre l'avantage dans une course qui reste serrée.

À 60 heures du début des premiers dépouillements, les sondages nationaux montrent un sprint final serré entre le président démocrate sortant et l'ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est).

La dernière enquête publiée dimanche par ABC News/Washington Post place ainsi Barack Obama et Mitt Romney à 48% chacun des intentions de vote.

Mais à J-2 du scrutin, le sortant semble néanmoins toujours le mieux placé pour l'emporter vu la prééminence que lui accordent les sondages dans la dizaine d'États les plus contestés et où se joue la présidentielle. Le président des États-Unis est en effet élu au suffrage universel indirect et doit rassembler une majorité de 270 Grands Électeurs (sur 538) pour être élu.

Dimanche matin sur la chaîne ABC, le conseiller politique de M. Obama, David Plouffe, a concédé qu'il s'agissait d'une course «très serrée», mais souligné que le président gardait «une avance importante» dans les États clés et que les votes anticipés lui ont aussi été bénéfiques.

«Le vote anticipé a très bien marché pour nous. Nous pensons finir avec un élan fort en notre faveur (...) Je suis sûr qu'il sera réélu», a-t-il dit.

«Deux jours! Deux jours et nous nous mettrons au travail!», a pour sa part lancé Mitt Romney lors d'une réunion électorale à Des Moines, dans l'Iowa (centre-nord), l'un des États clés de l'élection.

Au début d'un périple dominical de 3000 km dans cinq États, le républicain a expliqué à quelque 4000 partisans qu'il ne leur promettait pas «de plus gros chèque de l'État, ni de prendre aux uns pour redistribuer en votre faveur».

«Le président croit que la solution réside dans plus d'États. Non, la solution, c'est plus de bons emplois», a-t-il lancé en vantant son expérience d'homme d'affaires.

«Pour la première fois en quatre ans, chaque entrepreneur, chaque petite entreprise, chaque créateur d'emplois saura que le président des États-Unis les aime», a répété Mitt Romney plus tard à Cleveland, dans l'Ohio (nord).

L'État est si disputé en cette fin de campagne que l'avion de Mitt Romney a croisé sur le tarmac de l'aéroport celui du vice-président Joe Biden, venu faire campagne dans la même ville. La visite de M. Romney était sa 19e dans l'État en un mois.

De son côté, Barack Obama poursuivait dimanche sa course effrénée, avec 8000 km au programme pour cinq États en 20 heures. Tôt le matin, il a grimpé dans Air Force One direction le New Hampshire, seul État d'un Nord-Est largement acquis aux démocrates que M. Romney peut espérer mettre dans son escarcelle.

Appel à voter

«Nous avons fait de réels progrès ces quatre dernières années, mais, New Hampshire, nous sommes ici parce que nous savons que du travail reste à faire. Et tant qu'un seul Américain qui veut un emploi ne pourra pas en trouver un, notre travail ne sera pas terminé», a-t-il lancé à Concord, après un discours de l'ancien président Bill Clinton, venu une nouvelle fois à la rescousse.

Le président s'est ensuite rendu à Fort Lauderdale en Floride, le «Graal» de la carte électorale avec ses 29 Grands Électeurs. L'État du Sud-Est est resté dans l'histoire pour avoir décidé de l'élection sur le fil de George W. Bush en 2000.

M. Obama devait prononcer son dernier discours de dimanche à Aurora dans la banlieue de Denver (Colorado, ouest) avant de passer ce qui restera de la nuit dans le Wisconsin (nord).

De son côté, et malgré le passage obligé par l'Ohio, verrou qu'il doit faire sauter s'il veut garder ses chances de succéder le 20 janvier 2013 à M. Obama, M. Romney a choisi de consacrer quelques heures à la Pennsylvanie (est), un État qu'aucun des candidats n'avait jusqu'ici jugé utile de solliciter sérieusement.

Les républicains ont effectué ces derniers jours des achats d'espaces publicitaires dans cet État gagné par M. Obama en 2008, mais où un républicain a été élu gouverneur deux ans plus tard.

Les démocrates ont aussi acheté des publicités en Pennsylvanie et dépêcheront Bill Clinton sur place lundi.

Les derniers discours de la campagne de réélection de M. Obama lundi sont prévus dans les capitales du Wisconsin, de l'Ohio et de l'Iowa. En soirée, il se rendra à Chicago, son fief de l'Illinois (nord), où il passera la journée du scrutin, même s'il a déjà voté de façon anticipée fin octobre.

De son côté, M. Romney effectuera cinq déplacements en Floride, Virginie, Ohio et New Hampshire lundi. Il devrait voter mardi dans le Massachusetts, avant d'attendre les résultats à Boston.

À ses partisans de Cleveland qui criaient dimanche «non!» à la possibilité d'un nouveau mandat de Barack Obama, Mitt Romney leur a répondu: «C'est possible, mais peu probable».