Le candidat républicain à la présidentielle américaine Mitt Romney s'en est pris samedi dans une vidéo publicitaire au sortant Barack Obama pour avoir affirmé la veille que voter représentait la «meilleure vengeance».

Vendredi à Springfield, deuxième de trois étapes dans l'Etat crucial de l'Ohio (nord), M. Obama avait évoqué le nom de l'ancien gouverneur du Massachusetts. Alors que la foule acquise à sa cause commençait à huer, il a réagi avec son expression habituelle: «ne huez pas, votez!»

Mais il a rajouté dans la foulée que «voter est la meilleure vengeance», une tournure qu'il n'avait jusqu'alors pas employée et qu'il n'a plus prononcée lors de ses deux discours suivants.

M. Romney est a priori à la peine dans les sondages face au président démocrate sortant, notamment dans l'Ohio dont il a besoin pour remporter suffisamment de voix de «grands électeurs» mardi prochain. Le scrutin au suffrage indirect donne en effet une importance disproportionnée aux États où le vote sera serré.

Également dans l'Ohio vendredi soir, il a rejeté l'idée d'une «vengeance» et s'est indigné de l'utilisation d'un tel terme par M. Obama. «Il a demandé à ses partisans de voter pour une vengeance, une vengeance. Au lieu de cela, je demande aux Américains de voter pour l'amour de notre pays», a-t-il lancé.

Sa campagne a diffusé une vidéo publicitaire mettant en parallèle les déclarations des deux candidats.

Interrogée samedi à ce sujet dans l'avion Air Force One, la porte-parole de la campagne démocrate, Jennifer Psaki, a expliqué que M. Obama avait voulu réagir aux «tentatives d'intimidation» auxquelles M. Romney a eu recours selon elle, dans une publicité où il affirmait que des constructeurs automobiles américains sauvés grâce à l'argent du contribuable allaient délocaliser leur production en Chine.

«Le message que (M. Obama) voulait faire passer, c'est que si vous n'aimez pas les mesures, le plan que le gouverneur Romney présente, si vous pensez que c'est une mauvaise affaire pour la classe moyenne, vous pouvez aller dans l'isoloir et voter. Ce n'est pas plus compliqué que cela», a argumenté Mme Psaki.