Barack Obama a inauguré vendredi une nouvelle pique contre son adversaire républicain Mitt Romney, qui souffre selon lui de « Romnésie », le président l'accusant de défendre dans la dernière ligne droite de la campagne des politiques opposées à ses convictions passées.

Reprenant l'accusation qu'il développe depuis deux semaines à l'encontre de l'ancien gouverneur du Massachusetts, Barack Obama a affirmé que « Monsieur Conservateur veut que vous pensiez qu'il était en train de plaisanter à propos de tout ce qu'il a dit l'année passée » pour s'assurer le soutien des républicains.

« Il a dit qu'il était le candidat idéal pour le (mouvement conservateur populiste) Tea Party. Maintenant, il dit d'un seul coup "qui ça, moi?" Il oublie ses prises de position, et il espère que vous les oublierez aussi », a raillé le président sortant face à 9000 personnes sur un campus à Fairfax (Virginie).

« Il nous faut donner un nom à cette maladie dont il souffre. Je pense que ça s'appelle la Romnésie! », a ajouté M. Obama, salué par une explosion de rires dans l'assistance.

« Je veux faire en sorte que personne d'autre ne l'attrape », a continué le démocrate, en déclinant des exemples constituant selon lui les symptômes de cette « maladie », avec l'accent sur la protection des droits des femmes, un groupe électoral que les deux candidats essaient de convaincre.

« Si vous dites que vous êtes pour l'égalité salariale (entre hommes et femmes), mais que vous continuez à refuser de dire si vous promulgueriez une loi la protégeant, vous pourriez bien souffrir de Romnésie », a lancé le président.

« Si vous dites que les femmes devraient avoir accès à la contraception, mais que vous soutenez une loi qui laisserait votre employeur vous en priver, vous pourriez bien souffrir de Romnésie », a-t-il poursuivi.

« Si vous dites que vous protégerez le droit d'une femme à choisir (de se faire avorter), mais que vous dites lors d'un débat à la primaire que vous seriez ravi de signer une loi interdisant ce droit dans tous les cas, vous souffrez vraiment de Romnésie », a insisté le président.

« Et cela concerne aussi d'autres dossiers. Si vous avez dit cette année "je vais réduire les impôts des 1 % les plus riches", et ensuite lors d'un débat "je ne sais rien d'un plan de réduction d'impôts pour les riches", il est temps de prendre votre température, parce que vous avez sans doute une Romnésie », s'est-il exclamé.

« Si jamais vous attrapez une Romnésie et que vous ne vous rappelez pas les politiques qui sont toujours sur votre site internet ou les promesses que vous faites depuis six mois que vous êtes candidat à la présidence, voici une bonne nouvelle », a ajouté le président, en ménageant ses effets.

La réforme de l'assurance maladie promulguée en 2010 et confirmée en 2012 par la Cour suprême, « Obamacare couvre les antécédents médicaux! », s'est esclaffé M. Obama : « on peut vous soigner. Il existe un remède. C'est une maladie curable ».

Alors que l'équipe de campagne de M. Obama s'emparait du mot-clé « Romnesia » sur les réseaux sociaux, un porte-parole républicain, Brendan Buck, a réagi à cette attaque par la dérision. « Je suis content de voir que le président a trouvé un nouveau gadget aujourd'hui », a-t-il affirmé sur son compte Twitter.

Il s'agit d'une nette hausse de ton aux relents d'attaque personnelle pour M. Obama, qui doit retrouver lundi soir M. Romney pour leur dernier face-à-face télévisé en Floride. Il restera alors 15 jours avant l'élection du 6 novembre, que les sondages annoncent serrée.