Que faut-il pour réussir un party de débat électoral? Un écran géant. Des cupcakes. Des vedettes locales pour réchauffer l'auditoire. Mais surtout, il faut des partisans survoltés. Comme la centaine de partisans de Barack Obama réunis hier soir dans le local d'un syndicat de pompiers à Columbus, en Ohio, l'État baromètre qui a choisi le gagnant des 12 dernières élections présidentielles.

La plupart des gens réunis à l'invitation de l'équipe Obama en étaient à leur premier party du genre, une tradition américaine qui ressemble à une soirée au cinéma en compagnie de cinéphiles engagés. «Enfin, Mitt Romney ne pourra pas se défiler devant les questions difficiles», dit Jim Grey, pompier qui s'implique dans sa première campagne électorale. «Je sers le public comme policier depuis 21 ans, et Mitt Romney vient me dire que je fais partie des 47% qui dépendent de l'État!», ajoute Scott Clinger, aussi un néophyte en politique avant cette année.

Comme au cinéma, le programme principal d'un party de débat électoral est précédé de bandes-annonces. Hier, deux politiciens démocrates ont réchauffé l'auditoire démocrate. «J'ai connu Mitt Romney, et si vous ne rentrez pas dans sa feuille d'états financiers, vous ne faites pas partie de son Amérique», a dit Joseph Curtatone, maire de la ville de Sommerville, au Massachusetts. «Nous avons besoin de votre aide pour faire sortir le vote», a dit Ted Strickland, ex-gouverneur de l'Ohio défait dans la vague républicaine de 2010.

Comme au cinéma, les lumières s'éteignent au début du film. Comme au cinéma, vos voisins sont parfois bruyants - le président Obama a eu droit à des applaudissements nourris après ses meilleures répliques, son adversaire Mitt Romney à un mélange de huées et de rires, surtout lorsqu'il parlait de la classe moyenne.

Le pop-corn est remplacé par des cupcakes, mais ce n'est pas la plus grande différence entre regarder un film et un débat électoral en public: personne ne scandera «Four more years!» à répétition dans un cinéma près de chez vous.