Le président américain Barack Obama a promis dimanche, s'il est réélu, de réduire davantage le déficit budgétaire grandissant du pays, une des principales cibles des attaques de son opposant républicain Mitt Romney.

À moins de deux mois de l'élection du 6 novembre, M. Obama devance son rival républicain de quatre points dans les sondages (49% contre 45%).

Mais les républicains parient sur la mollesse de l'économie et l'explosion de la dette nationale, qui s'est alourdie de 6000 milliards de dollars sous la présidence Obama pour atteindre 16 000 milliards, dans l'espoir de convaincre les électeurs qu'ils offrent une meilleure alternative.

En réponse, le président Obama a insisté dans une interview à la chaîne de télévision CBS sur le fait qu'il avait réduit les dépenses dans le budget fédéral de mille milliards de dollars et qu'il était prêt à aller encore plus loin.

«Je suis disposé à faire plus en ce domaine», a-t-il dit. «Il y a encore des gaspillages, des programmes inefficaces et des moyens d'en réduire les coûts et de les rendre plus efficaces», a-t-il poursuivi.

Il a critiqué M. Romney pour son rejet  «d'une approche dite équilibrée», consistant à tailler dans les dépenses publiques tout en augmentant les impôts des Américains les plus nantis, gagnant plus de 250 000 dollars par an.

«Si nous revenons aux barèmes fiscaux appliqués à ceux gagnant plus de 250 000 dollars en vigueur sous Bill Clinton, le déficit serait comblé,  l'économie stabilisée et les taux d'imposition de la classe moyenne maintenus bas», a de nouveau assuré M. Obama.

Il a affirmé que l'engagement de M. Romney de réduire le déficit de 5000 milliards de dollars «va se faire au détriment de la classe moyenne et des pauvres» pour alléger davantage la pression fiscale sur les riches.

«Ils (les républicains) font cela depuis plus de 30 ans, (...), ils viennent au pouvoir et baissent les impôts beaucoup plus qu'ils ne réduisent les dépenses... ils vont faire exploser la dette et affaiblir l'économie», a encore prévenu M. Obama.

De son côté Mitt Romney s'est engagé dimanche dans une interview sur la chaîne NBC à maintenir le budget de la défense, que M. Obama souhaite réduire.

Il a reproché à M. Obama d'avoir inclus le Pentagone pour des coupes automatiques dans un compromis proposé aux républicains l'été dernier afin de pouvoir relever le plafond de la dette américaine.

«Je pense que c'était une erreur de la part de la Maison-Blanche de faire cette proposition et une erreur des républicains de l'accepter», a insisté l'ancien gouverneur du Massachusetts.

Aux termes de cet accord, le budget du Pentagone sera automatiquement amputé de 55 milliards au 1er janvier 2013.

Pour sa part Paul Ryan, le colistier de M. Romney, a laissé entendre dans un entretien dimanche sur la chaîne ABC qu'il ne rejetterait pas forcément un compromis visant à réduire le déficit budgétaire qui se composerait de baisses des dépenses sociales et de hausses des impôts.

M. Romney a fermement rejeté toute augmentation d'impôt.